Faut quand même que je vous parle de Mafiosa. Cette série estampillée Canal + à laquelle j'ai suffisamment accrochée pour la regarder jusqu'au bout.
Mafiosa, c'est l'histoire d'une brindille qui se retrouve à la tête des affaires de son père après son assassinat sur la place du village. Cette grande asperge, c'est Sandra Paoli. Elle est corse et avocate, avant d'être corse et chef de la mafia locale. Je ne vous cache pas que son arrivée soulève quelques problèmes de fierté chez ces messieurs les porte-flingues. Mais, heureusement, son frère, Jean-Michel, est là pour la seconder.
C'est à peu près comme ça que la série débute. Forcément, dans les premiers épisodes, ça tâtonne un peu. La saison 1 est par ailleurs centrée surtout sur Sandra et Jean-Michel faisant face à leurs nouvelles responsabilités. La seconde est ma préféré, même si mon chouchou n'y survit pas (mais j'en ai trouvé un autre, avec beaucoup plus de cheveux). Dans celle-ci, les personnages secondaires prennent de l'ampleur, notamment Tony et Manu, les quatre épaules sur lesquelles Sandra va couramment se reposer. La saison 3 est plus anecdotique (tellement que j'en ai oublié ce qu'il s'y passait). Elle est surtout là pour planter le décor de la suivante. La saison 4 est un carnage. Au sens où ça canarde allègrement dans tous les sens et que les personnages tombent comme des mouches. Et la cinquième se termine la semaine prochaine. Elle est censée clôturer la saga et s'avère être plutôt bonne pour l'instant.
Mais, Mafiosa, ce sont surtout des acteurs. Au-delà d'Hélène Fillières qui campe une tête de la mafia osseuse, au regard sombre et dont les cheveux se raccourcissent au fur et à mesure que le scénario avance, il y a aussi Thierry Neuvic (Jean-Michel), Caroline Baehr (Marie-Luce, sa femme) et Phareelle Onoyan (Carmen, sa fille). Et puis, surtout, il y a les corses. La majorité du casting l'est et ça se voit (et s'entend). Ces hommes sont orgueilleusement fiers d'être ce qu'ils sont : des tueurs. Et ils sont beaux dans leur fierté de fauve.
Non pas qu'ils soient des gravures de mode. Au contraire, on a ici toutes les morphologies : des grands, des petits, des minces, des gros, des chevelus, des moins chevelus et des carrément chauves, puis des barbus, des mal rasés et des rasés de près. Mais ils ont des gueules incroyables qui font toute l'authenticité de cette série. Ca change tellement des sagas américaines où tout le monde est sexy. Et puis ils ont l'accent, en plus de parler corse.
Il y a la musique aussi. S'il y a bien une B.O. de série que j'aimerais me procurer, c'est celle-ci. Du chant corse à profusion mais qui sort aussi de ce que l'on a l'habitude d'entendre sur la musique de l'île de Beauté (y'a du rock tout en corse dans la saison 5 et c'est génial !).
La réalisation est dynamique. Beaucoup d'intensité dans pas mal de scènes. Les fusillades sont claires du début à la fin, même lorsqu'il y a beaucoup de tireurs. On regrettera juste le passage d'une caméra fixe à une qui penche (beaucoup trop parfois). Sinon, beaucoup de thèmes divers sont abordés : les jeux d'argent, la prostitution, le trafic de drogue, les traditions, l'homosexualité, la bisexualité, l'amour, la mort, la vie, la trahison, etc. Bref, on ne s'ennuie pas.
Quelques invités célèbres vivent plus ou moins longtemps dans la saga : Serge Kalfon (Toussaint) et Joey Starr notamment. Agréablement surprise par ce dernier d'ailleurs. Acteur très convaincant, ses nouilles avaient l'air délicieuses (et il n'y a aucun sous-entendu graveleux là-dessous). De manière générale, tous les acteurs sont bons.
Au final, cette série, c'est une saga à suspens où chaque plan sur une voiture nous fait redouter une explosion prochaine, et où on peut parier sur l'homme de main qui survivra à tout ce petit monde (je mise sur Jean-Luc !). 7 pour une saison 3 bouche-trou, une caméra qui tremble, quelques longueurs et un surplus d'accent corse qui fait qu'on ne comprend pas toujours les répliques de chacun. Et puis un mauvais point pour la prod qui a refusé de nourrir convenablement Hélène Fillières (non mais regardez-moi ces guibolles, mes bras sont presque plus épais !).
Edit :
SPOIL saison 5
Ah bah bravo ! Bien Thomas, bien ! Je te félicite, t'as fait un super boulot : ils se sont tous entretués (même Laurel et Hardy... enfin surtout Laurel... ou Hardy. Le petit gros.). Ils sont bêtes ces mecs n'empêche, ils ont réussi à me faire pleurer, avec leur dernier cigare partagé au coin d'une ruelle ("c'est rien, ça pique même pas."). J'ai perdu mon pari mais c'était une belle fin quand même (bien que j'aurais préféré qu'ils survivent mais ça aurait été compliqué). Un poil déçue par la toute fin : on ne voit pas Sodade (donc on ne sait pas si elle a eu son petit Manu ou pas) et puis on ne sait pas si la petite hyène a réellement boulotter la grande (ce qui pourrait sous-entendre une suite... ce qui m'enchante moyennement).
FIN SPOIL saison 5
Du coup, j'me tâte à l'acheter cette dernière saison. J'ai adoré la musique, moins certains éléments et la fin est en demi-teinte (poignante mais un peu en queue de poisson). Mais, rien que pour le duo Tony/Manu, je vais rajouter une étoile.