Jeux d’argents, de pouvoirs, affaires mafieuses, autant dire que se sont des ingrédients que l’on a souvent vue ensemble dans de nombreuses œuvres et sous toutes les coutures. De même, la migration de cubains vers Miami fait directement penser au célèbre film de Brian de Palma. De ce fait, de prime abord on est plutôt enclin à ne pas trop s’attarder sur la série ne trouvant pas en quoi celle-ci nous apportera du sang neuf.
Pour autant, si on regarde du côté du casting, on trouvera quelques noms poussant à laisser une chance à cette série. Un acteur capte notamment notre attention : Jeffrey Dean Morgan. Homme trop peu présent sur nos écrans et qui pourtant offre des prestations souvent juste, son rôle du comédien dans Watchmen est tout simplement bluffante.
Au final, ce qui semblait être une transposition de Las Vegas à Miami méritait-il le coup d’œil ?
Dès le premier épisode, on sent que Mitch Glazer cherche à créer un récit centré sur ses personnages. Comment lui donner tord, une bonne œuvre ne peut se faire sans l’empathie du spectateur envers les différents personnages. Cependant, loin de faire de ses premiers épisodes un simple prologue, le réalisateur nous présente ses individus dans des situations parfois délicates. Entre le père de famille essayant de régler les problèmes financier de son hôtel et un de ses fils fricotant avec une femme marié à un homme peu recommandable en passant par le policier bien décidé à découvrir quelles magouilles se cachent derrière le Playa Miramar, la première saison de Magic City promet des moments riche en tensions.
La reconstitution du Miami des années 60 est particulièrement réussie et facilite l’immersion dans cet univers où se croise mafieux, célébrités et hommes de pouvoirs. En incorporant une touche de nudité et de violences, la série se trouve être bien plus mature que son confrère se déroulant dans la cité du vice. Magic City se différencie aussi de Las Vegas via son mode de narration, exit les histoires secondaires à chaque épisodes, on se concentre sur la famille Evans, leur participation dans la gestion de l’hôtel et leurs péripéties. Le fil rouge a un potentiel suffisamment important pour ne pas avoir recours à ce genre de stratégie narrative.
On regrettera un ensemble trop académique autant dans la réalisation que dans sa narration. Certes la série est prenante, avec des acteurs campant parfaitement leurs personnages, mais nous sommes dans une époque où les séries sont produites à la chaîne et manquent cruellement d’originalité. La prise de risque est toujours bonne lorsqu’il s’agit de se différencier et ceux même si le résultat n’est pas toujours à la hauteur des attentes.
Au niveau du casting, notre intuition est la bonne. Offrir le rôle principal à Jeffrey Dean Morgan est particulièrement judicieux. L’acteur a un talent indéniable et il était temps qu’on lui offre la tête d’affiche. Le reste du casting est tout aussi bon, on retrouve notamment Olga Kurylenko la James Bond’s girl dans Quantum of Solace et Danny Huston acteur habitué au second rôle, ici endossant parfaitement le rôle du « boucher ».
Avec ses huit épisodes, la première saison de Magic City permet de poser les bases et lancer divers intrigues laissant présager de bons moments pour une seconde saison annoncé pour juin. On espère que celle-ci essayera de prendre quelques risques histoires de s’éloigner du statut de série lambda.