Ceux qui ont déjà lu du Michel Bussi connaissent le style de l’auteur. Spécialiste du twist, nous délivrant des thrillers où ce qui semble vrai ne l’est pas vraiment et alliant l’action à l’émotion, l’écrivain n’ennuie jamais son lecteur et le plonge avec lui dans ses aventures aux multiples rebondissements. De plus, le romancier a pour habitude de situer ses œuvres en Normandie, dont il est originaire. Maman a tort n’échappe pas à ses règles et se veut être une adaptation fidèle du livre sorti en 2015, qui lui avait valu le Prix Sang d’Encre des Lycéens. Située au Havre, l’intrigue proposée par MFP (Multimedia France Productions) et France Télévisions, en co-production avec Pictanovo, reprend celle du roman, à quelques légères différences près. Quelques noms modifiés, pas d’obsession de devenir mère pour la Commandante, un dénouement qui diverge de la version manuscrite… mais dans l’ensemble, pas de changement majeur à noter. Même les personnages sont tels que nous les imaginions sur papier ! Et c’est à Véronique Lecharpy que nous devons cette adaptation, une scénariste qui a auparavant travaillé sur Les Misérables, Disparus et plus récemment, Speakerine, également diffusée sur France 2. Que ce soit dans la réalisation soignée -que l’on doit à François Velle- offrant notamment de superbes prises de vues du Havre, la scénographie ou encore dans la bande-son, tout parvient à nous refléter parfaitement l’atmosphère propre au roman, et ce, dès les premières minutes avec une situation d’exposition qui revisite Nature Boy par Nat King Cole de manière mélancolique sur fond d’images du petit Malone seul sur un banc d’aéroport. En bref, les amateurs de Michel Bussi ne seront pas déçus par cette relecture télévisuelle de son oeuvre !
Rien n’est jamais simple dans une histoire de Michel Bussi… Ainsi, Maman a tort fait partie de ces séries qu’il faut suivre attentivement, sous peine de perdre le fil ! Nous voici tout d’abord embarqués dans la vie du petit Malone (Tom D’Ornano) qui prétend avoir deux mamans et que celle qui vient le chercher chaque soir à l’école, Amanda Moulin dite “Maman-Da” (Sophie Quiton), n’est pas la vraie… Vasile (Samuel Theis), psychologue scolaire, prend les propos de l’enfant très au sérieux et décide d’alerter la police, en la personne de la Commandante Marianne Aubrais (Anna Charrier), sur les conseils d’une amie commune, Angie (Camille Lou). Hélas, la policière ne le prend pas au mot et préfère gérer l’enquête irrésolue du casse de Deauville, avec ses adjoints Papy (Pascal Elbé) et Jibé (Gil Alma). Mais tout va finir par s’imbriquer quand on découvrira que les deux affaires sont étroitement liées… Par la suite, le dénouement nous amènera à comprendre que le petit Malone ne mentait pas, il a bien deux mamans… et même trois ! En effet, sa mère biologique a été tuée sous ses yeux lors du braquage -elle en était l’une des commanditaires- mais sa mère de cœur n’est autre qu’Angie, l’amie de la Commandante, qui s’est rapprochée de cette dernière dans le seul but de l’aiguiller vers cette enquête d’enfant enlevé… Sans oublier “Maman-Da”, la mère de substitution du petit garçon, dont le vrai fils est gardé par les grands-parents de Malone… Vous suivez toujours ? Le déclencheur de l’enquête étant le meurtre de Vasile par Alex Zerda (Emmanuel Bonami), le responsable du casse de Deauville, qui est également le kidnappeur du petit Malone, “L’Ogre” comme il l’appelle. Seul le dénouement de cette série haletante semble trop beau pour être vrai, mais il délivre son lot de suspense et d’émotion qui nous font passer outre l’invraisemblance du récit. Maman a tort se termine sur une note à la fois triste et joyeuse, apportant une conclusion satisfaisante au téléspectateur.
Le casting est en effet de très haut niveau pour cette mini-série puisqu’il réunit : Anne Charrier qui joue Marianne, que l’on a pu voir auparavant dans Maison Close, Chefs ou encore Mes amis, mes amours, mes emmerdes ; Pascal Elbé, alias Papy, principalement acteur de cinéma (Père et fils, Neuilly sa mère !) mais que l’on aperçoit de plus en plus sur petit écran (Une chance de trop, Les bracelets rouges, Baron Noir) ; un Gil Alma (Jibé) à contre-emploi que l’on connaît de Nos chers voisins, Sois riche et tais-toi ou Les bleus ; Samira Lachhab, alias Bourdaine, que les fans de Demain nous appartient, Candice Renoir ou encore Léo Matteï reconnaîtront ; Samuel Theis, qui incarne Vasile, vu dans Un village français, Dix pour cent et plus récemment Fiertés, tout comme Sophie Quinton, l’interprète d’Amanda, qui a également joué dans Capitaine Marleau. Mais un prestigieux casting n’est pas toujours synonyme de bonnes prestations. Or ici, les acteurs sont parfaitement dirigés, et chacun trouve le ton juste pour incarner son personnage. Mention particulière aux deux révélations de cette mini-série : Tom D’Ornano, qui prête ses traits à Malone et qui s’avère particulièrement mature pour son jeune âge tant son interprétation est crédible et touchante, et Camille Lou (Angie), qui avait déjà fait ses premiers pas dans Les bracelets rouges pour TF1, mais qui dévoile ici tout son talent d’actrice. Les deux comédiens en herbe nous offrent de formidables performances, appuyés par un casting 5 étoiles. L’excellente distribution est donc la cerise sur le gâteau pour la mini-série réussie en quasi tout point.
En conclusion, c’est une très belle adaptation du roman de Michel Bussi que nous ont offert France Télévisions, MFP, Pictanovo et François Velle. Mini-série au ton juste et touchant, Maman a tort vaut le détour et ne vous laissera pas indifférent à l’histoire du petit Malone ! Alliant action, émotion, suspense et drame, vous ne verrez pas le temps passer et serez plongés dans cette intrigue palpitante aux nombreux rebondissements.