Dans un prolongement cinématographique presque étonnant après «120 battements par minute» l’année dernière, Christophe Honoré plonge à son tour dans sa propre histoire pour raconter l’amour au masculin sur fond de drame, en pleine explosion de l’épidémie du SIDA dans les années 90. Mais là où Robin Campillo racontait un combat dans un film presque politique, Honoré prend le parti de la chronique amoureuse, autobiographie romancée où un jeune étudiant de cinéma qui doute de ses envies va tomber amoureux d’un auteur de roman brillant, père d’un enfant. Et malheureusement malade.
Une histoire d’amour sans barrières, un coup de foudre irrépressible qu’Honoré a l’intelligence de raconter par les personnes qui gravitent autour de ce couple déjà presque fantôme. Le réalisateur des «Chansons d’amour» reste dans son univers coloré et pop mais la maturité le porte vers un cinéma plein de légèreté et de fureur, débarrassé de ses figures de style qui alourdissaient parfois ses précédents films. Pierre Deladonchamps, l’étonnant Vincent Lacoste portent cette love story avec une tendresse infinie, faisant de «Plaire, aimer et courir vite» une ode à l’amour que même la mort ne pourra empêcher. Un film touchant, intelligent mais surtout qui reste encore aujourd’hui nécessaire…