Manimal
5.6
Manimal

Série NBC (1983)

Quand un professeur se transforme en panthère pour combattre le crime

Manimal est un peu comme si Sherlock Holmes avait décidé de prendre des cours de zoologie... avec un twist. Imagine un professeur bien sous tous rapports, Jonathan Chase, qui peut se transformer en n’importe quel animal pour lutter contre le crime. Oui, tu as bien lu : il peut devenir une panthère, un faucon, un serpent, voire un dauphin s'il en a envie (même si ça serait moins pratique en plein centre-ville). Mais voilà, derrière cette idée farfelue, on se retrouve avec une série qui n’a pas toujours les moyens de ses ambitions, même si elle reste divertissante à sa façon.


Jonathan Chase, notre héros, est un scientifique britannique aussi élégant que mystérieux, capable de résoudre des crimes tout en gardant un calme olympien. Et bien sûr, il peut se transformer en animaux, ce qui est quand même vachement pratique quand il faut infiltrer une planque de criminels ou se faufiler discrètement. Mais soyons honnêtes : la transformation en panthère ou en faucon est cool, mais parfois, on se demande pourquoi il ne se transforme pas plutôt en mouche pour espionner ou en guépard pour attraper un voleur en un clin d'œil. Ce super-pouvoir animalier laisse une certaine marge d’interprétation créative, disons.


Le gros point fort de Manimal, c’est clairement les scènes de transformation. C’était les années 80, et les effets spéciaux, bien qu’un peu kitsch aujourd’hui, étaient un petit événement à chaque épisode. Les gros plans sur le visage de Jonathan qui se métamorphose en fauve, les mains qui se transforment en pattes de panthère avec des griffes impressionnantes… Tout ça était spectaculaire pour l’époque, même si maintenant, ça prête un peu à sourire. Mais il faut saluer l’effort : ils ont mis le paquet sur le latex et les maquillages pour faire croire que ce prof pouvait vraiment devenir un animal sauvage. Par contre, une fois qu’il est transformé, tu as souvent droit à des scènes où un vrai animal prend le relais, et là, c’est un peu la déception : le faucon, lui, ne résout pas vraiment de crimes par lui-même.


Le duo principal formé par Jonathan et la détective Brooke McKenzie fonctionne assez bien. Brooke est la policière sceptique mais intriguée, qui finit par accepter que son partenaire est capable de se transformer en panthère pour lui sauver la mise. Leur dynamique repose sur cette espèce de jeu entre le réalisme policier et la magie animale qui semble être acceptée un peu trop rapidement. On imagine qu’au bout de quelques épisodes, Brooke ne se pose même plus de questions quand elle voit Jonathan disparaître et une panthère noire surgir pour arrêter un malfrat. Et puis, il y a l'ami fidèle, Tyrone Earl, qui fait office de bras droit humain dans cette aventure étrange, et apporte une touche de légèreté à l’ensemble.


Côté intrigue, Manimal reste dans le classique du polar des années 80. Chaque épisode suit à peu près le même schéma : un crime est commis, Jonathan utilise ses pouvoirs pour enquêter de manière discrète (ou pas si discrète quand il se transforme en panthère dans une rue bondée), et tout se termine avec une leçon de morale et un méchant arrêté. Le problème, c’est que l’originalité du concept se heurte rapidement à la répétitivité des intrigues. Une fois qu’on a vu Jonathan se transformer pour la première fois, l’effet de surprise retombe un peu, et on se retrouve face à des scénarios qui ne sont pas toujours à la hauteur de cette idée farfelue.


Visuellement, Manimal transpire les années 80 à tous les niveaux. Entre les tenues improbables, les voitures aux couleurs flashy, et les décors urbains un peu trop propres pour être vrais, on se croirait dans une carte postale de l'époque. Les méchants sont souvent caricaturaux, avec leurs costumes un peu trop bien taillés pour des criminels, et les scènes d’action sont là pour divertir sans jamais trop forcer sur la crédibilité. C’est comme si la série te disait : "Oublie la logique, profite du show, et regarde ce mec se transformer en oiseau."


Cependant, Manimal souffre de ses propres limitations. L’idée de départ, aussi fun soit-elle, n’est pas toujours bien exploitée, et on finit parfois par se demander si Jonathan ne pourrait pas trouver des façons plus simples de résoudre ses enquêtes sans avoir à se métamorphoser en bestiole à chaque fois. Les transformations prennent souvent trop de place dans l’intrigue, au détriment du développement des personnages ou des enquêtes elles-mêmes. Et puis, il y a ce petit côté répétitif qui fait qu’après quelques épisodes, tu te demandes si la série ne tourne pas en rond (ou en cercle, comme un chat qui cherche sa queue).


En résumé, Manimal est une série au concept totalement décalé, où l’on prend plaisir à voir un professeur se transformer en panthère pour botter des fesses de méchants, mais qui peine à maintenir un intérêt constant. Entre les effets spéciaux kitsch mais amusants, et des intrigues policières assez basiques, elle reste un produit des années 80 avec tout ce que cela implique de nostalgie et de moments WTF. Si tu veux voir un héros qui combat le crime en version animalière, Manimal est le ticket d’entrée pour un safari télévisuel complètement improbable, où la logique fait la sieste pendant que le faucon prend son envol.

CinephageAiguise
6

Créée

le 11 oct. 2024

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