Mars Red (titre pas très très subtil) a pour lui plusieurs choses, des atouts indubitablement géniaux parfois mais qui pourtant ne parviennent pas à rattraper ses fautes pour en faire un bon anime.
En point fort, on trouve donc en bonne position la musique. Jamais déplacée, elle colle aux scènes sans empiéter sur le suivi de l'histoire. L'ost était cool, et j'ai eu un faible pour l'Hiver de Vivaldi dans l'avant dernier épisode. L'ending, bizarrement, était bien, mais c'est peut-être à force de l'écouter. L'opening était super, et c'est à se demander pourquoi Wagakki band ne fait pas plus de génériques, surtout que la voix de la chanteuse est très reconnaissable aux premières notes.
J'ai également trouvé assez novateur de présenter une histoire où les vampires sont utilisés à des fins militaires, loin des buveurs de sang charismatiques et des "dark Sasuke". Je ne crois pas avoir rencontré ce point de vue ailleurs, même si je suis à des années lumière d'avoir regardé tous les animes de vampires existant. C'est un parti pris qui colle bien à la période choisie pour les faits, à savoir le Japon des années 20, un pays en pleine modernisation dans lequel le pouvoir et le nationalisme de l'armée ne cessent de croître.
Concernant l'animation, elle est très passable. Les designs sont jolis et diffèrent de ce qu'on trouve habituellement, mais on sent que le studio évite d'animer les scènes de combat par exemple (même si objectivement, elles ne sont pas très nombreuses). À part quelques bons plans, on a donc droit à des vampires qui se déplacent si vite qu'il n'est pas besoin de représenter leurs mouvements autrement que par des clashs de katana hasardeux ; une mauvaise CGI ; et des personnages à moitié animés (pour ceux qui auraient été jusqu'au bout, avez vous été aussi interloqués que moi en voyant Kurusu hurler comme un damné à Maeda "Do my words not reach you anymore ?" avec un corps aussi stoïc qu'un bloc de brique ?)
Mars Red est également bourré de références théâtrales, ce qui était très sympa pour peu qu'on ait un minimum d'intérêt pour ce domaine. Néanmoins elles étaient parfois TROP présentes et répétitives (oui, Salomé, c'est de toi que je parle !). Ce dialogue joué par Misaki est clairement beaucoup trop recyclé pour l'utilité qu'il a dans l'histoire... Et puis, l'anime se repose un peu trop sur ces répliques cryptiques pour éviter de nous dire clairement de quoi le plot retourne et de nous donner un scénario compréhensible. Juste pour info, mais caser Shakespear et Wilde n'élève pas magiquement le niveau d'une œuvre.
En fait, le gros point noir de cet animé, c'est qu'il se tient durant les six premiers épisodes, après, c'est la débandade. Après le passage du tremblement de terre, pour être exacte. Les évènements deviennent durs à suivre, avec une impression constante d'avoir loupé un truc.
Pour ne citer qu'une scène en exemple, prenons le moment où Rufus incendie le refuge Tenman'ya : depuis quand est-il au courant ? Comment ? (Okay, on le sait, comment, mais ce serait pas mal d'en dire un peu plus quand même) Quand a-t-il décidé d'agir ? Pourquoi maintenant ?
Certaines choses sont tellement peu développées ou explicites qu'on ne voit pas ce qu'elles font là. La relation de Defrott et Rufus n'est soutenue par aucun background, difficile donc de trouver un intérêt à leur conflit, d'autant plus qu'on ne connaît les motivations d'aucun des deux personnages (un peu problématique quand l'un est censé être the big bad wolf de l'histoire). Kurusu ne devient apparemment un vrai vampire qu'après avoir bu du sang... Je pensais que c'était fait depuis longtemps, mais d'après le dernier épisode, non. La fin est si ouverte qu'on croirait que l'anime n'est pas fini, on ne sait rien des capacités de Kurusu (alors qu'à en juger par les réactions des autres vampires, c'est devenu un boss), et concernant Maeda...
Sa mort est nulle. Je ne comprends pas quel était le but qu'il devienne vampire si c'était pour le faire disparaître une demi-saison, puis le tuer.
On peut parler des personnages, au moins pour dire qu'ils manquaient cruellement de développement. Aoi est inintéressante, elle est juste pratique. Defrott aurait pu être génial à explorer, mais non, on a un vampire ultra puissant qui reste les bras ballants pendant 12 épisodes. Maeda est éclipsé alors qu'il avait de la profondeur pour être remplacé par Kurusu, qui rumine la problématique de l'anime : les vampires sont faibles, je veux rester humain. Les autres persos sont accessoires.
Mars Red n'est pas un bon anime, même s'il part avec une thématique intéressante, le traitement et les problèmes soulevés ne sont pas très novateurs, et 6/13 épisodes sont sympathiques à suivre avant que ce soit le dawa.