Daredevil: "démon pour les uns, justicier pour les autres, il leur a fait couler beaucoup d'encre" dit Ben Urich. Moi je dis, il leur a fait couler beaucoup de sang et du "rêve noir". Voici enfin pour la première fois une série Marvel co-diffusé avec Netflix et ABC Studios. Une série réadaptée des comics Marvel de 1964 créés par Stan Lee et Bill Everett.
Ici, on tombe dans l'histoire d'un avocat aveugle dotés de sens surhumains depuis enfant et qui exerce son métier de justicier la nuit dans le quartier de Hell's Kitchen, autrement dit "La Cuisine de l'Enfer". Rien que d'entendre ce nom, cette série nous plonge sans nul doute dans un monde violent et macabre rempli de gangs rivaux, des policiers et des politiciens corrompus, des agences de presse réduits au silence, des trafics d'êtres humains et de drogue et d'un caïd aussi humain qu'impitoyable. Eh oui, je regrette, c'est pas fait pour les âmes sensibles. Simultanément, elle nous montre la face cachée de la ville new-yorkaise qui reflète nos pires cauchemars et nos pires dégoûts de notre vie.
Ce sont ces sentiments qui ont été présentés dans un univers filmique semblable à celui de Dexter, Batman et de Breaking Bad. Cependant, il faut se rappeler qu'il s'agit d'un super-héros Marvel donc qui dit Marvel dit surhomme donc cliché. Or, nous avons affaire à un homme avec un costume de ninja noir qui encaisse plutôt des coups non pas sans difficultés malgré ses pouvoirs. Cela prouve qu'il y a un côté plus humain que super-héros et ça c'est un concept qui fonctionne bien. Sans parler du côté charismatique de Mr Matt Murdock interprété par Charlie Cox de Stardust avec un jeu sans exagération. Cette fois, plus question du superstar Ben Affleck du film de Mark Steven Johnson qui est d'une déception cuisante. Les personnages sont définis de manière stéréotypée sans doute mais le casting n'en est pas moins original puisque chaque personnage apporte un côté humain prisonnier de ses méfaits (y compris pour le Caid). La mise en scène a pris un grand parti dans la série avec un rythme lent et une intrigue unidirectionnelle, donc là on se concentre sur une seule histoire dans toute la première saison jusqu'au bout (un seul héros, un seul vrai méchant). On se complique pas la vie, donc tout va bien. De plus, la musique se fait discrète et frissonnante ce qui ajoute un plus pour la qualité de la série. Pour accompagner le tout, malgré les scènes diurnes, l'ambiance souvent nocturne se structure avec des contrastes "caravagiens-vangoghiens" aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur ce qui apporte un résultat remarquable. Certaines scènes d'actions sont plus captivantes les unes que les autres, à ne pas rater. Enfin, le générique d'ouverture est d'une sublimité absolue: Daredevil, le casse-cou de la cuisine de l'enfer (qui dit enfer dit sanglant). Une justice aveugle mais qui sait se faire entendre dans un New-York perverti.
Voilà ce que nous offre Marvel pour l'année 2015: une série de super-héros pour adulte qui prend très au sérieux avec des scènes de combat plus vraies que nature et bien chorégraphiées et une mise en scène hautement bien construite avec les personnages antagonistes bien interprétés par Charlie Cox et Vincent D'Onofrio sans pour autant retomber dans la caricature comme dans les autres séries et pour finir on nous offre un New-York noir, violent et macabre.
Alors, mesdames et messieurs, Daredevil c'est la meilleure série de super-héros Marvel 2015. Vous voulez de la violence pure qui marque vos esprits avec vos charmants super-héros? Eh bien, le voici: Marvel's Daredevil est pour VOUS! Bonne série à tous.