Saison 3
S’il devenait apparent que les séries Marvel chez Netflix était en perte de vitesse, Daredvil restera celle qui ne décevra pas. Je dois admettre que, personnellement, cette ultime saison sera un poil en dessous des deux précédentes, mais elle restera globalement très bonne. Le retour de Fisk et son affrontement à la fois physique, psychologique, voire même moral, avec Dardevil permettra de porter l’ensemble et de retrouver ce que la première saison avait pu proposer. Et cette série confirmera au passage que Fisk sera sans aucun doute l’antagoniste le plus passionnant et imposant de cet univers, le seul à réellement réussir à créer une menace pour le protagoniste. La saison mettra un peu de temps à démarrer, le temps de mettre les éléments en place, et si au final on n’aura que quelques épisodes topissimes, le reste sera tout de même de très bonne qualité, voire même excellent.
J’ai beaucoup aimé l’introduction des nouveaux personnages du FBI, Nadeem en tête, et comment on s’enfonce de plus en plus dans la conspiration, comment on réalise petit à petit tout le pouvoir que détient Fisk. Un peu déçu d’ailleurs du rôle donné à Vanessa, mais sans doute dû au fait qu’ils avaient prévu de développer pour plus tard avant l’annulation. Idem pour Pointdexter : l’excellente idée de la série, est de créer une sorte d’origin-story à Bullseye, le souci étant qu’on ne verra jamais la confirmation et que l’usurpation de l’identité de Daredevil est efficace lors de la première apparition, mais finit par devenir redondante à force, et surtout à créer des faiblesses dans le scénario. Même si c’est compensé par la longue décente paranoïaque de Dex, ça laisse un sentiment d’inachevé.
Paradoxalement, j’ai trouvé le développement de Matt un peu circulaire, faisant du surplace, même si la série aborde les questions morales sur son code et jusqu’où il est prêt à aller. Mais il faudra attendre la fin pour voir enfin le processus s’activer et observer le personnage prendre son envol et embrasser son symbole à nouveau. Karen est au mieux énervante, au pire inutile pendant cette saison. Une nouvelle fois, le personnage manque d’intérêt et se contente le plus souvent de geindre et se plaindre. Seule exception, l’épisode qui se consacre à elle, où là on a enfin de la matière sur laquelle travailler. Ne restera donc que Foggy, fidèle à lui-même en tous points sans pour hésiter rechigner à prendre les décisions qui s’imposent, en tant que voix de la raison.
Le casting sera dans l’ensemble une nouvelle fois bon à très bon, Vincent D’Onofrio étant toujours aussi implacable, charismatique, touchant. Il réussit à donner toute une palette à Fisk qui rendent le personnage à la fois attachant, terrifiant, détestable. Et puis sa voix… Non seulement elle joue un rôle prépondérant mais on sent que les dialogues sont travaillés pour coller à ce côté du personnage. Techniquement, ce sera une nouvelle fois une réussite. Même si la musique sera pour le coup peu marquante, en dehors des reprises du thèmes principales, les décors seront une nouvelle fois superbes, et la mise en scène un véritable régal. Outre les chorégraphies très soignées, on ne pourra pas oublier ce fameux plan-séquence de la prison, marque de fabrique de la série et sans doute le meilleur des trois. Un bijou.
Bref, Daredevil tire sa révérence un peu précipitamment, alors que la série surfait encore sur une qualité admirable pour le genre (et comparée aux autres). Ce qui est dommage, car cette saison mettait en place des éléments pour la suite ce qui, avec le recul, affaiblissent l’ensemble maintenant qu’on ne les verra pas se concrétiser.