Saison 1 - 9/10
Une nouvelle série Netflix/Marvel, et un nouveau grand moment de jouissance. Alors sans forcément atteindre ce que j’avais pu ressentir pour Daredevil, je me suis régalé une nouvelle fois avec ce personnage qui, du coup, je ne connaissais absolument. J’ai pris donc grand plaisir à le découvrir au fil d’épisode, que ce soit pour ses pouvoirs ou son passé (toujours ce qu’il y a de plus intéressant chez un super-héros, n’est-ce pas ?) mais également ses relations. Que ce soit pour ses acolytes, ses alliés ou encore bien sûr sa Némésis. Et je dois avouer que ce Kilgrave m’a apporté beaucoup de moments jouissifs. J’aime beaucoup ce personnage.
L’intrigue est parfaitement menée, dans cette sorte de partie d’échec géante, de jeu du chat et de la souris où on ne sait jamais vraiment qui est qui. C’était palpitant et passionnant. Bon, j’ai été un peu déçu par comment cela se termine au final (ma dévotion aux Forces du Mal me perdra), mais j’ai été globalement très satisfait.
J’ai aussi beaucoup aimé toutes les petites intrigues annexes qui viennent se greffer à l’intrigue principale. Elles sont vraiment mises en valeur et apportent quelque chose de très intéressant pour le background du personnage. Sans parler des pistes posées pour la suite et bien sûr les petits clins d’œil ici et là au MCU (toujours très discrets).
Globalement, c’est surtout dans le cœur de la saison que la série prend une toute autre dimension, avec plusieurs épisodes/scènes superbes et magistraux. On baisse un peu de cadence vers la fin, mais on aura toujours quelques scènes bien placées pour le plaisir des yeux.
Le casting est de haute volée. Krysten Ritter est parfaite dans ce rôle d’anti-héroïne extrêmement rare sur nos écrans à l’heure actuelle, et David Tennant fait admirablement contrepoids dans son rôle de Kilergrave. Longtemps mystérieux, il se révèle petit à petit pour notre plus grand plaisir et offre ainsi une des meilleures prestations de vilains du MCU, derrière l’indétrônable Tom Hiddelston. Mike Colter (que j’ai hâte de voir dans sa série perso), Rachael Taylor, Carrie-Anne Moss, Eka Darville, Wil Traval ou Erin Moriarty nous offrent également tout un lot de personnages superbes, captivant et crédibles. Le destin de quelques-uns nous laissera un peu triste, mais les transformations chez d’autres nous stupéfierons.
Techniquement… ben c’est du Netflix, donc forcément chui fan. Que ce soit la musique (le générique est un régal), les décors superbes de New-York, l’utilisation ingénieuse des cascades et effets spéciaux crédibles ou encore cette mise en scène magistrale… Tout est là pour me procurer plein de plaisir pour mes mirettes, et prendre mon pied durant les treize épisodes de cette saison.
Bref, *Jessica Jones* suit les traces de son aîné, confirmant que le partenariat Netflix/Marvel est probablement l’une des meilleures choses qui soit arrivée à la télévision ces dernières années. Si tous les projets sont de cet acabit, il n’est pas loin le temps où le MCU cinématographique se fera complètement occulté par le MCU télévisuel, car pour le moment y’a pas photo sur lequel des deux je préfère.
Saison 2 - 7/10
Quelle grosse déception. Après une première saison qui se présentait comme l’une des plus grandes réussites du partenariat Netflix/Marvel, Jessica Jones s’effondre complètement dans ce deuxième round. Alors ce n’est pas une catastrophe non plus, ça reste globalement correct, avec même un ou deux bons épisodes ; mais l’intrigue ne prend absolument pas. À aucun moment on ne se sent vraiment investi. C’est dommage, parce que l’idée de justement aller voir du côté des origines de Jessica, de son passé, était vraiment porteur, surtout si on mettait en parallèle la façon dont elle gère l’après-Killgrave. Mais la sauce ne prend jamais. Le(s) antagoniste(s) n’ont aucun charisme, ni ne représente une réelle menace, ou quelque chose qui puisse confronter Jessica à quelque chose qui nous ferait nous attacher à elle.
Les personnages secondaires (Trish, Jeryn, et Malcolm) sont d’une inutilité affligeante. On a des intrigues secondaires qui démarrent et ne se terminent jamais, quand elles ne sont pas abandonnées en court de route pour ressurgir cinq épisodes plus loin comme une fleur. C’est paresseux, c’est ennuyeux. Le casting suit d’ailleurs la même pente, même si ça reste là encore relativement correct. Même l’aspect technique, bien que sans doute le seul point au-dessus du lot, ne proposera rien de vraiment intéressant, faisant même parfois penser à un manque de moyens flagrants pour certaines scènes.
Bref, une deuxième saison en chute libre et qui, malgré un début prometteur, ne réussira jamais à rectifier le tir et se conclura mollement. Après un premier exercice parmi les meilleurs, cette seconde saison de Jessica Jones est sans doute le plus mauvais exercice du Netflix/Marvel universe jusqu’à présent.
Saison 3 - 7/10
Après la déception que fut la seconde saison, c’est presque avec du baume au cœur qu’on note une légère amélioration pour cette saison venue conclure la série. On reste toute fois très loin de ce que la première saison avait pu nous offrir, essentiellement par le manque d’antagoniste vraiment marquant. Toutefois, la volonté d’aborder le thème de l’héroïsme, propre au personnage, est intéressante et je dois admettre que le résultat est satisfaisant. Si la saison est également plus inégale que les autres, elle nous réservera quelques épisodes vraiment chouettes. Le fait qu’on revienne également sur une intrigue plus policière, où l’enquête prend une part importante, rend la première partie de saison plus passionnante (même si ça mettra du temps à démarrer).
Et si la seconde moitié sera plus axée sur le duel moral entre Trish et Jessica, le tout restera assez bien dosé pour qu’on se laisse emporter par l’intrigue. Si Sallinger apportera quelque chose de vraiment intéressant à l’intrigue global en tant qu’antagoniste, à l’inverse le personnage d’Erik sera souvent ennuyeux, voire carrément énervant (mais je pense que c’est surtout dû au jeu d’acteur). Bien sûr, j’ai beaucoup aimé le travail fait sur le personnage de Trish, et l’obsession qui l’anime, la dévore de l’intérieur. Dorothy aura également droit à un rôle plus conséquent et sera très bien exploitée. Un peu plus réservé aussi sur le rôle donné à Hogarth sur cette saison, entre ses revirements de dernières minutes qui n’ont parfois aucun sens. J’ai bien aimé aussi ce qui a été fait avec le personnage de Malcolm (et sa conclusion est superbe), même si j’aurais aimé qu’on en voit plus. En tout cas, ils ont enfin la capacité de s’exprimer après le désert qu’avait été la seconde saison.
Le casting sera dans l’ensemble correct, pas grand-chose à redire. Même Rachael Taylor, qui avait le don de m’énerver par moment lors de la seconde saison, proposera quelque chose d’intéressant dans le développement du personnage de Trish. Gros coup de cœur à Jeremy Bobb qui dans un rôle plutôt classique donne à son personnage toute la prestance qui le rende aussi crédible et renforce grandement la saison. Techniquement, ça reste de bonne facture dans l’ensemble, que ce soit dans la musique, les décors ou la mise en scène.
Cette troisième saison réussira donc à conclure la série sur une haute note, même si on restera quand même bien loin du potentiel promis avec la première. L’épilogue nous laissera d’ailleurs un peu dubitatif sur sa signification.