La vengeance est un goulash hongrois qui se mange très froid

J'aime les livres de Jules Verne. Je connais beaucoup des adaptations de ses oeuvres à l'écran. Beaucoup, il faut l'avouer, sont de facture moyenne. Ici malheureusement c'est l'une des moins bonnes. Et cela malgré la tentative des auteurs de donner l'une des adaptations les plus complètes de l'oeuvre. Cela est certainement le seul point positif des 7 épisodes de cette mini-série.

Le casting international de cette coproduction européenne montre, dès les 1ères scènes, des dissonances de jeu. Ici chaque acteur donne la réplique dans une langue différente. Ensuite, le doublage en post-production vient encore aggraver cette impression de séquences accidentées. L'effet à l'écran tend vers un sur-jeu désagréable. Pire une certaine grandiloquence se retrouve aussi dans la bande son et les dialogues d'une mièvrerie très appuyée.

Dommage que le potentiel sombre et pervers (vengeance retorse et alambiquée) de cette histoire, hommage de Jules Verne au "Comte de Monte-Cristo" d'Alexandre Dumas, soit si mal exploité.

Même si on a plaisir à retrouver Claude Giraud (doubleur de renom (Liam Neeson, Robert Redford, Harisson Ford, etc), acteur pour "Un roi dans divertissement", la série des "Angélique" ou encore "Les rois maudits"), on ne peut pas forcément en dire autant pour tous les acteurs à l'affiche.

Non pas que les acteurs soit mauvais (quoi que les 2 jeunes acteurs qui interprètent Sava Sandorf et Pierre Bathory sont relativement accablants), mais la mise en scène ne permet pas à tous de briller. Istvan Bujtor par exemple (qui incarne le personnage éponyme de Mathias Sandorf ) ne convainc ici ni par ses discours sibyllins ni par la raideur de sa posture et enfin ni par le peu d'expression qu'évoque son visage.

Au total il est dans ce cas plus judicieux de préférer la lecture du livre ou au pire de voir la libre adaptation cinéma de 1963 (avec Louis Jourdan). Le film n'est pas forcément plus fidèle au livre que cette mini série, mais c'est plus court. Gagner 5h de temps pour profiter de la vie, c'est toujours ça de gagné... ou presque !