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''...Public a qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l'exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies.''

Charles Baudelaire

Série censée se passer dans une ville du Michigan, une vaste prison contenant le business d'un peu tout le monde, d'autres prisons.

Elle n'existe nulle part, pas plus que le job du personnage principal et que la majeure partie des faits importants. Les actions ou réactions de certains personnages, ailleurs que dans un scénario de Taylor Sheridan, on ne doit pas les croiser souvent non plus.

A Kingstown donc on est : incarcéré, gardien ou employé d'une prison, flic, pute, ours, membre d'un gang ou de la famille de Mike McClusky.

Les flics y sont majoritairement véreux, ils se réunissent régulièrement dans un bistrot. L'équipe du SWAT est une bande de cow-boys qui défouraillent à l'envie et impunément, les matons sont, eux aussi, pourris jusqu'à la moelle. Le FBI, bien évidemment, n'est pas en reste, les agents locaux y ont des méthodes, pour le moins, particulières. Nous avons des gangs, le chef de l'un est, lui, montré comme étant un assez brave type, contraint de passer sa vie assis sur une chaise pliante. Il y a un méchant, très méchant, blanc, Milo, emprisonné. Il peut, entre autres, faire tuer à l'extérieur, qui il veut et quand il veut, quasi instantanément, pour transmettre un message à Mike par exemple.

Tout est sinistre, corrompu et gangrené dans cette ville qui ressemble plus à une poubelle qu'à autre chose. On ne semble pas savoir s'y exprimer autrement qu'en mettant 1 ou 2 ''fuck" par phrase.

Au milieu de ce tas d'immondices nous avons Mike McClusky, incarné par Jeremy Renner, un gars légèrement taciturne ouvertement indique pour un peu tout le monde, mais étonnamment ça ne dérange personne. Pour ça, il est payé en chèque par le FBI, il cotise presque pour sa retraite. Il est aussi l'intermédiaire, là encore, d'un peu tout le monde. Son job précisément on ne sait pas trop ce que c'est, sa une position dans la ville, ce serait celle de ''Maire'', mais bis, non officiel. On ne voit jamais le vrai, l'authentique, ni la moindre autorité civile légale, il ne doit pas y en avoir à Kingstown. McClusky est au four et au moulin, il se balade en permanence dans les ghettos à bord de sa Lincoln, arrange les sauces à la demande, fait entrer de la came en prison, pour rendre service il peut même assister à une exécution capitale...Il a un bureau officiel, une secrétaire...tout dans le bled semble tourner autour de lui, on réclame ses bons offices en permanence, les flics, les matons, le FBI, les dealers, les détenus, les familles de détenus...

Mike est un ancien taulard, on ne sait pas trop pourquoi, mais c'est un mec bien et il n'a peur de rien (il est américain), c'est aussi une vraie machine à péter des gueules. Il n’est pas exagéré d’affirmer qu'il est pourvu d'une très très bonne constitution, un miracle pour la science. Il guérit pratiquement spontanément, ses ecchymoses, ses hématomes, certains maousses pourtant, se résorbent et disparaissent à la vitesse de la lumière, ceci est probablement dû à son hygiène de vie et à ce qu'il ingurgite au quotidien : 1 ou 2 litres de whisky, 2 ou 3 bières, 3 paquets de clopes. Il ne dort jamais, pas plus qu'il ne mange, ce régime explique aussi peut-être le fait qu'il ait l'air en permanence un tantinet tendu, à moins que ce ne soit le manque de fibres.

Il n'a pas de vie affective, hormis une relation furtive avec une flic et un ours, séparément.

Mike a de la famille, il lui reste un frère, il est très con, il est flic. L'ami de son frère, Hugh Dillon, est flic aussi, les 2 sont pourris. Sa mère est à battre et veuve d'un flic, pourri. Sa belle-soeur, pour le moins, passive, est à sa façon une conne aussi, d'abord pour rester dans cette ville, avec son mari, et pour n'avoir pas déjà tordu le cou de sa belle-mère. Il y avait aussi un grand frère, présenté au premier plan sur l'affiche, celui pour qui, en partie, on souhaitait regarder la série, ben il va disparaître au cours du pilot et on ne le reverra plus. C'est ballot !

Mike habite dans une cabane, perdue dans la forêt. Pour les besoins du scénario elle n'a pas de réseau téléphonique, par contre elle a l'électricité, l'eau courante, via, ben via quoi au fait ?...un four...une baignoire, pour que la prostituée de luxe, ''interprétée'' par la rousse Emma Laird, qui est mauvaise, mais à un point, qu'à ce niveau c'en est presque triste, puisse se foutre à poil, c'est d'ailleurs le seul truc qu'elle fasse, à peu près, correctement et pour lequel elle a dû être...qu'elle a été embauchée.

Cette fille a le charisme d'un poisson mort. Dans les yeux d'une brême échouée depuis 3 jours en plein soleil, il y a plus de lumière et de vie que dans les siens. Si c'est son rôle et qu'elle le joue, alors elle est formidable. La richesse de ses expressions faciales, c'est quelque chose, l'Actors Studio, la méthode Strasberg peut-être.

Sa vie, c'est objet sexuel, punching ball, appât...que des trucs super. Elle a été équipée d'un tracker par Milo. Elle réalise des strip-teases, bidons, pratique des danses, ridicules, auxquelles aucun mâle n'ait censé pouvoir résister, se fait tabasser à l'occasion...Elle aussi se remet d'un peu tout très rapidement. Dès tirée d'un enfer par McClusky, d'où elle vient d'être séquestrée, violée par homme....et femme, c'est plus croustillant, torturée, droguée, violée à nouveau, rouée de coups..., d'assister à la mort violente de 4 ou 5 personnes...le soir même, dans le bain que vient de lui faire couler Mike, avant de se taper un pancake préparé par son hôte, elle a déjà des projets de vie.

A l'occasion Mike, en plus d'être Maître saucier, chirurgien et tout le reste, joue aussi au meilleur patissier et n'oublie donc jamais le sucre glace. Dans sa cabane, il a une saupoudreuse spéciale, au cas où il ait à faire des pancakes à une pute.

Il y a un ours, mais pas agressif pour un rond l'ours. Il est nourrit par Mike, à 5 mètres de sa cabane, avec des frites, de la graisse et des Marshmallows. C'est le seul plantigrade sur Terre qui ne va pas sentir la bouffe entreposée et essayer de défoncer l'endroit où elle se trouve.

Il est sage comme une image, lui aussi est à poil mais il joue mieux qu'Emma Laird.

Donc au milieu d'une fange, bien étalée, il y a Mike, le gars à la mine perpétuellement crispée, revenu d'un peu tout mais qui à bon fond. Pour être certain que le message passe bien dans les cerveaux disponibles de la cible, on lui a fait ouvrir une franchise Déliveroo et livrer à bouffer à un ours, des petits oiseaux, un raton laveur, une pute, un dealer noir... Mike offre aussi des chaises de camping à ce dealer, se bastonne avec des blancs, racistes, forcément, pour défendre le fils de Sitting Bull. Il se rend chez des méchants pour les buter, tous, au risque de l'être lui-même...juste pour sauver l'honneur d'une pute. Amène dans sa tanière l'inexpressive prostituée, qui a cent fois moins d'intérêt que sa secrétaire ou la première des nanas qu'il croise dans la rue, ou qu'il trouverait en soulevant le couvercle d'une poubelle, et lui fait des pancakes pour le petit dej.

Nous avons aussi un bus scolaire, qui a été entièrement enterré depuis pas mal de temps dans un pré. Mike va le trouver en 3 coups de cuillère à pot. Ne pas se poser pas la question de savoir pourquoi ni comment on s'y est pris, surtout qu'il n'est pas couché mais bien sur ses roues, pas facile, probablement à l'aide d'un Chinook. Bref, un gros trou a été fait, très très gros, on y a mis un bus fermé dedans et on l'a recouvert de terre, et dans ce bus ben il y a d'énormes rats et pas des rats des champs et il y a des cocons... Là non plus il ne faut pas se demander ce que cette espèce peut bien ficher là, comment ils sont entrés dans un bus hermétiquement fermé, ce qu'ils bouffent...


Autre cerise sur ce gâteau, type pièce montée, c'est la mère, jouée par Dianne Wiest, au troisième plan sur l'affiche. Une face de carême moralisatrice qu'on ballonnerait avec plaisir, en serrant bien fort, l'étrangler serait plus jouissif, lentement...dès qu'elle apparaît, qu'elle ouvre sa bouche pour faire la leçon avec son ton et son faciès austères, pour bien en jouir, la VO est utile. On lui fait débiter des thèses à la gomme, des prêches à la sauce woke, durant les cours d'histoire qu'elle donne dans la prison. Une véritable épreuve que de la voir et de l'entendre.

L'un des multiples trucs de Taylor Sheridan, c'est les grosses pénibles. Il nous avait déjà fait le coup dans 1883 avec Isabel May, la pseudo adolescente pourvue de dents Email Diamant, d'une jolie teinture blonde, d'une robe infroissable et insalissable, malgré des semaines passées sur un cheval, d'un accent bidon...la narratrice qui faisait grincer les dents, dont les hormones la poussaient à vouloir pieuter avec un peu tout le monde, indien compris, si possible à côté de ses parents.

Le rôle généralement tenu par l'ado de service, très con, et qui agit comme tel, l'est là par un jeune gardien de prison.

Avant de visionner, Kyle Chandler, Jeremy Renner, Aidan Gillen, on ne se pose pas trop de questions, il y a d'assez bonnes critiques, ça va bien se passer. Le pilot commence plutôt correctement...réunion de pourris au troquet, magouilles...puis cours d'histoire révisionniste n°1, fuck, un tour en Lincoln, chaise pliante, prostituée, bière, fuck...2ème apparition de Diane Wiest, nouveau cours d'histoire woke, meutre, SWAT, meurtre, un autre tour en Lincoln, chaise pliante, pute inexpressive à poil, cigarette, fuck, cabane, ours, bière, fuck...3ème fois la triste Diane Wiest, j'en peux plus, meutre, fuck, clope, whisky, un tour en Lincoln, chaise pliante, bistrot...

Episode 2...identique au premier, cabane, ours, bière, fuck, pourriture, un tour en Lincoln, chaise pliante 2 ou 3 fois, Diane Wiest, meurtre, fuck, whisky, pute à nouveau et toujours éteinte et à poil, meutre, gardiens pourris, fuck...et, surprise, nous assistons au déroulement, plutôt réaliste, d'une exécution capitale, dans la prison, par injection létale. Sheridan ne reculant devant aucun effet racoleur, il y en aura même une deuxième au programme.

Il n'y a jamais eu la moindre exécution par injection létale dans le Michigan, jamais et pour cause, c'est le premier état des USA à avoir abolit la peine de mort, ça ne remonte pas à hier mais à au milieu du 19ème siècle...ça ne dérange pas Taylor Sheridan...Il sait à qui il s'adresse, j'ai lu que certains le considéreraient comme le ''meilleur'' showrunner en activité.

En plus des pénibles, Taylor Sheridan adore écrire des absurdités, notamment historiques, des conneries révisionnistes, mélanger les époques, inventer des faits, créer des situations totalement impossibles, additionner des scènes de violence gratuite et invraisemblables, en prenant grand soin de ne jamais tomber dans le racoleur, l'outrance, le malsain, la surenchère de situations flattant le voyeurisme. Il aime aussi apporter une petite dose de moralité à ses histoires.

Les épisodes s'enchainent, toujours sur le même registre, ça pourrait durer 10 saisons comme ça.

On va jusqu'au bout, parce que Renner, en vitesse rapide, souvent, dès que la face de Diane Wiest apparaît, sur le jeu lamentable et le regard vide d'Emma Laird, les gros plans sur ses larmes...Arrive le bouquet final, le shoot them up. De l'action il n'en manquait déjà pas jusque là, un peu moins que dans Scicario 2 avec ses terroristes islamistes au Mexique, quoi que. La crise de claustro est magnifique, la charge avec des boucliers antiémeute contre des M16, grandiose, idem pour la grande déclaration post mortem de P-Dog, faut dire que Sheridan l'a amenée sur un plateau. L'ensemble est grotesque, racoleur, putassier. Taylor Sheridan n'a pas osé le M1A1 Abrams dans la cour de la prison, l'hélicoptère Tigre et des drones faisant des cartons et quelques dégats collatéraux dans un quartier pauvre voisin, 2 ou 3 gosses au tapis...Dommage ! A moins que dans la saison 2 ou la 3, qui sait.

Ce sera sans moi, je ne veux plus voir Diane Wiest ni entendre son ton pleurnichard, écouter les versions biaisées de l'histoire à la Chomsky, regarder le poisson mort...

Dans 1883 Sheridan faisait avoir à une adolescente des comportements possibles à notre époque mais certainement pas sur les routes de l'Oregon. Dans Kingstown, on se trouve être plus souvent dans 1883 ou Yellowstone qu'en 2020.

Autre moment "délicat''. La pute inexpressive à la tête de poisson mort jouée par Emma Laird, la Salomé qui envoûterait les hommes de ses simples et ridicules trémoussements, au point que certains hypothéqueraient presque leur maison afin de pouvoir continuer à lui balancer des billets, celle donc choisie par Milo pour servir d'appât, ayant échouée dans sa mission séductrice auprès de McClusky, se verra tabassée et envoyée avec ses stigmates chez ce dernier, ceci devant enfin faire craquer le bon garçon... Son arrivée nocturne, en nuisette, est à voir tellement elle joue mal, c'est incroyable...Bref elle est recueillie par Mike et le lendemain déboulent 3 agents du FBI, dont 1 femme. On montre à l'irrésistible working girl des photos de membres du congrès, de juges... pour savoir si Milo ne l'aurait envoyée pieuter avec par hasard. Bingo! elle a été la favorite des ¾.

Sheridan souhaitant optimiser à fond le meilleur d'Emma Baird, ce pourquoi elle est au casting, l'enquêtrice du FBI décide de vouloir voir les blessures sur le corps de la travailleuse du sexe. N'importe qui, donc un flic, qui plus est, femme, demanderait aux personnes présentes de se retirer et à la pute de se mettre dans une pièce à part. N'importe qui, présent, sortirait sans même qu'on ait rien à lui demander. Ben non, pas dans le cerveau de Sheridan, ce n'est pas assez croustillant, l'agent femme va lui demander de se dessaper, sur place. Emma Baird soulève donc le peu qu'elle avait déjà sur le dos, exhibe sa viande tuméfiée, un bout de téton, son piercing, sa petite culotte de travail, cette dernière ayant été choisie sur le même registre que l'ensemble.

L'agent, assise devant elle, sort alors son téléphone et la photographie, sous toutes les coutures...l'autre, le mâle, assis aussi, à 1 mètre, assiste tranquille au spectacle. La caméra nous montre quand même que Mike, lui, ben il est un peu embarrassé...il pourrait sortir, mais non il est embarrassé, mais il reste. Ce n'est pas suffisant, il en faut encore plus de pervers pour que les aficionados se prosternent, Shéridan pourrait bien inclure un trafic de billets de 3 dollars qu'ils crieraient au génie...L'agent femme va demander à la pute de retirer complètement ses fringues. Légère gêne à nouveau chez Mike, la fille ne se rebelle pas et s'exécute. On nous livre donc encore et longuement ce qu'elle a de meilleur, plus bas que le cerveau. Pour bien que le spectateur en profite, elle doit aussi tourner sur elle-même, comme au boulot sur la piste, en fait ne manque que la musique de 9 Semaines ½. Sheridan a résisté aux billets glissés dans l'élastique de la culotte par les agents du FBI, mais c'était à 2 doigts.

Affigeant.

Je suis allé au bout pour Jeremy Renner, sans lui la série ne vaut pas un clou, c’est mauvais, souvent lamentable, mais c'est vrai, sans jamais être véritable ennuyeux.

FulgurexRaoul
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le 6 avr. 2024

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Raoul Fulgurex

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