Sans relief...
Quel manque de dynamique dans cette série... J'étais à la limite de l'ennui. J'ai persisté voulant en connaître la fin mais même la fin n'a elle non plus rien d'exceptionnelle. L'histoire, les...
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le 4 août 2024
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Holly Jackson fait partie de cette pléthore d’écrivains qui cherchent, non sans opportunité, à exploiter le filon de la « young adult litterature », nouvelle désillusion pour ceux qui espéraient que les « jeunes » n’ayant jamais lu seraient un jour conquis par les charmes de cette forme d’art dépassée que sont les bouquins. Se positionnant franchement dans le genre inépuisable du murder mystery, Jackson nous semble à nous offrir une version légèrement plus « adulte » des œuvres d’Enid Blyton qui enchantaient jadis notre enfance (Le club des cinq, le clan des sept), entendez par là avec un soupçon léger de sexe et de drogues (mais pas trop de rock’n’roll, clairement dépassé…). Le succès commercial de la trilogie de Holly Jackson débutée par A Good Girl’s Guide to Murder (maladroitement traduite en français, comme souvent, par Meurtre mode d’emploi) fait qu’il était sans doute inévitable qu’une adaptation en série TV soit réalisée un jour ou plus, et on peut sans doute s’estimer heureux que ça soit la BBC, qui est une garantie fréquente de qualité, qui s’y soit collée.
Cette première histoire de la trilogie est celle d’une lycéenne, Pip, élève brillante et très sage, qui va quitter le lycée pour aller à Cambridge et doit réaliser un projet de fin d’études : culpabilisée par un événement remontant à 5 ans, qui avait débouché sur la disparition d’une jeune femme, puis sur les aveux et le suicide du petit ami de celle-ci, elle décide de consacrer ce projet à la résolution de cette énigme, qui est restée une « blessure » non cicatrisée pour la petite communauté de sa ville. Et comme il est de règle dans ce genre de « cold case », Pip va réveiller de bien sombres secrets, qui ébranleront ses certitudes, et la mettrons même en danger.
On évoquait d’emblée l’univers d’Enid Blyton, car on retrouve pas mal des mêmes ingrédients dans A Good Girl’s Guide to Murder : une détective amatrice déterminée mais innocente, qui ne peut guère compter sur « le monde des adultes » dans sa quête, et qui réussit de manière assez improbable à trouver des indices et des témoignages lui permettant de progresser bien mieux que la police sur des événements remontant à cinq ans plutôt ; un univers idyllique – éternellement enfantin – figuré par une campagne anglaise paradisiaque et toujours ensoleillée ; des « méchants » dangereux mais pas trop… Et il y a même les inévitables « passages souterrains » et « pièces cachées » dans les maisons, sans même parler du non moins inévitable chien de l’héroïne. Et évidemment, le look hyper-juvénile de l’actrice américaine Emma Myers (déjà vue dans Mercredi, mais indiscutablement « solaire », et principale raison de regarder la série) contribue plus qu’un peu à cette coloration enfantine de A Good Girl’s Guide to Murder (et qui fait d'ailleurs partie de son charme paradoxal...).
Bref, voilà une série qui se savoure comme une crème glacée, parfaite pour une soirée d’été sans prise de tête, le format court de 6 épisodes privilégié par les séries TV britanniques étant totalement approprié. On regrette évidemment que, à l’époque d’une Sex Education, la sexualité de la jeunesse ne soit pas un peu plus sérieusement traitée dans cette histoire – et la relation amoureuse qui se développe entre Pip et le frère du jeune homme suicidé frôle d’ailleurs la niaiserie pure et simple -, mais on apprécie que la consommation (quasi générale) de drogues ne soit pas ignorée. Là où la série de Poppy Cogan – déjà impliquée dans le projet Red Rose – finit par marquer des points, c’est dans sa conclusion, à la fois plus complexe que l’on s’y attendait, et surtout plus noire : comme quoi, il ne faut jamais oublier que derrière la douceur de journées ensoleillées et les grands sourires d’amitié, sans parler des liens familiaux tant célébrés, se dissimule sans peine le Mal.
On imagine bien que les aventures de Pip se poursuivront, puisqu’il reste deux romans à adapter…
[Critique écrite en 2024]
Créée
le 20 août 2024
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2 j'aime
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