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Quand le soleil brille, mais les enquêtes font Pschitt comme une baignade ratée

Meurtres à Sandhamn, c’est un peu comme partir en vacances dans l’archipel suédois avec l’espoir de vivre un thriller haletant… et finir par bronzer sur une plage, avec quelques cadavres dispersés ici et là pour l’ambiance. L’idée de base est prometteuse : des meurtres dans un cadre idyllique, des plages de sable fin, des chalets mignons, et des mystères qui devraient faire froid dans le dos. Mais au lieu d’un polar nordique captivant, on se retrouve avec une série qui hésite constamment entre Les Feux de l’amour version suédoise et une enquête policière tout juste digne d’un pique-nique entre amis.


L’intrigue tourne autour de Nora Linde, une juriste sympathique qui semble passer plus de temps à jouer les détectives amateurs qu’à gérer ses dossiers légaux, et Thomas Andreasson, un flic un peu trop tranquille pour l’envergure des affaires qui lui tombent dessus. Le duo enquête sur une série de meurtres qui secouent la petite île de Sandhamn, mais entre deux indices trouvés, on a droit à beaucoup, beaucoup de scènes contemplatives où le plus grand mystère semble être de savoir si le café est prêt.


Nora et Thomas forment un binôme attachant, certes, mais leurs interactions manquent souvent de punch. Leur dynamique est plus proche d’une discussion autour d’une tasse de thé que d’une enquête palpitante. L’alchimie est présente, mais on aurait aimé qu’elle se transforme en quelque chose de plus intense. Leurs dialogues ont parfois la consistance d’une brise estivale : agréables, mais pas vraiment mémorables. Et c’est bien là le problème central de Meurtres à Sandhamn : tout est trop paisible. Même les meurtres semblent être des accidents de vacances plutôt que des crimes passionnels ou des complots tortueux.


Visuellement, la série fait rêver. Les paysages de Sandhamn sont absolument magnifiques. Entre les couchers de soleil et les maisons en bois colorées, c’est presque une brochure de l’office de tourisme suédois. Et c’est bien là où tu te fais avoir. Tu regardes en espérant un rebondissement dramatique, mais la beauté des lieux finit par étouffer toute tentative de tension dramatique. Les scènes de crime semblent presque hors de propos dans ce décor de carte postale, et tu te retrouves à te demander si les personnages ne seraient pas mieux en train de siroter un verre de vin au bord de l’eau plutôt que de chercher des indices.


Les enquêtes, elles, avancent à un rythme aussi tranquille que le clapotis des vagues contre les rives. Chaque épisode suit un schéma prévisible, avec des indices qui tombent du ciel (ou plutôt de la mer), des suspects qui semblent aussi intéressés par leur jardinage que par le meurtre qui vient de se produire, et des résolutions souvent expédiées sans grand suspense. À vrai dire, les meurtres finissent presque par être une excuse pour montrer la vie quotidienne des habitants de Sandhamn, qui, soyons honnêtes, ne semble pas très palpitante.


Et puis il y a la romance en toile de fond. Ah, cette romance qui traîne, qui hésite, qui avance à petits pas entre Nora et Thomas. C’est mignon, mais ça n’apporte pas vraiment de profondeur à l’intrigue. Ça ressemble plus à une distraction qu’à un véritable arc narratif. Tu attends des étincelles, des moments de tension, mais tout ça reste aussi tiède qu’une balade au coucher du soleil.


Cela dit, Meurtres à Sandhamn n’est pas totalement sans charme. C’est le genre de série que tu regardes un dimanche après-midi, entre une sieste et un thé glacé, sans trop te prendre la tête. Si tu cherches un polar nordique à l’intensité des grands classiques, tu risques d’être déçu. Mais si tu veux te détendre en suivant des enquêtes qui ne te demandent pas trop de concentration, tout en profitant des paysages suédois paradisiaques, alors tu es au bon endroit.


En résumé, Meurtres à Sandhamn est une série policière qui te fait plus rêver de vacances que de frissons. C’est doux, c’est beau, mais ça manque cruellement de tension et de profondeur. Les meurtres passent presque au second plan derrière les plages et les histoires de voisinage. Si tu veux une série tranquille à regarder pour te détendre, elle fera l’affaire. Mais si tu attends un polar haletant où chaque scène te tient en haleine, tu risques de te retrouver à contempler les vagues en attendant que quelque chose se passe… sans succès.

CinephageAiguise
6

Créée

le 24 oct. 2024

Critique lue 9 fois

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