Mikagura Gakuen Kumikyoku par Ninesisters

Mikagura Gakuen Kumikyoku est un anime des plus déconcertants. Il commence comme une comédie scolaire classique, à ceci près que l’héroïne, Eruna, est une adepte des eroge avec une fascination prononcée pour les jupettes ; à tel point que ses principaux critères pour choisir son lycée, se résument à l’uniforme scolaire et la présence de jolies filles. C’est ainsi qu’elle se retrouve à passer l’examen d’entrée de l’académie Mikagura, l’établissement où étudie déjà son cousin. Là, elle se retrouve confrontée à un test affreusement facile, et à un chat volant qui parle ! Cela ne s’arrange pas par la suite : pour son premier jour, elle assiste à un affrontement entre des élèves dotés de superpouvoirs, et apprend qu’elle devra dormir dans le couloir de l’internant tant qu’elle n’aura pas rejoint un club.

Autant vous dire que le début s’avère bien surréaliste comme il faut, pour aboutir à une ultime révélation : il sera ici question de combats entre des clubs, mais avec de la magie. Les tournois de clubs ne sont pas nouveaux – nous en trouvons par exemple dans Kimengumi High School ou Futaba-kun Change – mais avec des pouvoirs, cela devient déjà plus exotique ; et cela autorise des clubs comme ceux de calligraphie ou de théâtre à réaliser de bonnes performances. Eruna, quant à elle, se retrouve acceptée dans le club des personnes qui rentrent chez elles après les cours, dont le seul membre est Seisa, la « proie » choisie par notre héroïne.

Sauf que… Mikagura Gakuen Kumikyoku n’est pas vraiment un anime d’action. Quant aux affrontements et le système de classement entre les clubs, qui semblaient prendre autant d’importance au début, ils n’apparaitront que comme un détail, les compétitions se voyant largement écourtées, voire expédiées ; si vous avez lu Yu Yu Hakusho, pensez au dernier tournoi et vous aurez une idée de ce que cela donne. J’y vois plusieurs explications possibles : soit il s’agit effectivement d’un détail de l’œuvre d’origine, soit l’adaptation ne comprend pas suffisamment d’épisodes pour traiter cet aspect, soit le studio n’a tout simplement pas eu les moyens de ses ambitions.

Ce qui nous amène à cette question primordiale : de quoi parle Mikagura Gakuen Kumikyoku ? Une grosse partie de l’histoire tourne autour de la faculté d’Eruna de s’immiscer dans les affaires des autres clubs, ce qui fait que la plupart des épisodes tournent en réalité autour d’un protagoniste en particulier (introduit dès le début de la série), dont nous allons découvrir les antécédents et la personnalité, parfois sous le couvert des activités du lycée. Des protagonistes globalement bien exubérants – même si pas autant que l’héroïne – donc pas désagréables à suivre, mais globalement unidimensionnels (et avec des pouvoirs peu recherchés). Quoi qu'il en soit, nous sommes là plus proches de la comédie scolaire.

Mikagura Gakuen Kumikyoku donne l’impression d’avoir le cul entre deux chaises : vendue comme une série d’action mais en contenant peu, consacrant beaucoup de temps à la comédie mais avec des personnages pas toujours drôles, et jonglant sans cesse entre les deux sans vraiment savoir où se poser. En cela, elle rappelle [C], autre anime qui n’arrivait pas à assumer simultanément son scénario, son concept basé sur le combat, une durée apparemment revue à la baisse en cours de route ; pour un résultat mitigé à tous les niveaux. De la même façon, Mikagura Gakuen Kumikyoku manque d’une direction claire et d’au moins un aspect qui aurait été suffisamment bien traité pour justifier son existence. L’anime se laisse malgré tout suivre avec plaisir, grâce à son dynamisme et son héroïne montée sur ressort ; c’est déjà bien, et il ne faut rien espérer de plus.