Cette série a des défauts énormes… mais ça ne m’empêche pas de l’adorer !
Parmi les défauts, ce qui frappe dès le début, c’est la Cgi et les designs inégaux, et le doublage pas terrible : les français sont vraiment nuls en doublage, mais le texte aussi a souffert, on dirait que les dialogues ont été écrits en anglais avant d’être traduits (ce qui est peut-être le cas étant donné que la série est une coopération), même si la version anglaise a aussi quelques hapax inexplicables (comme « Time to de-evilize »).
Je n’aime pas du tout le Paris qui nous est montré. On ne voit que le Trocadéro/tour Eiffel, le canal St Martin, et la place des Vosges, et ce sans aucune cohérence comme si les scénaristes n’ont jamais vu de plan de Paris. Par contre on nous montre profusément les hôtels chics où vit Chloé, le grand palais où Gabriel Agreste organise ses défilés de mode, etc… on veut nous vendre une vision chic et glamour de la capitale, très éloignée de ce que je vois et que je connais en tant que parisienne (et accessoirement, de ce que j’aime).
De plus, ce Paris bancal a l’air d’avoir été conçu par un enfant : il y a un maire avec des pouvoirs de dictateur, un unique policier, un unique collège avec une unique classe sous-chargée et seulement 2 profs (je force un peu le trait, mais on y croirait plus si il y avait davantage de figurants mieux animés), et il suffit d’un peu de bonne volonté et deux mois de mandat pour transformer Paris en utopie écolo et solidaire. Et l’escrime, en vrai, ça ressemble pas au cours d’Adrien et Kagami ; bah oui, la flèche est interdite au sabre.
Et deux derniers détails. Je ne peux pas accepter qu’Argos (pour ne pas spoiler) passe dans le camp des gentils. Non, la fin ne justifie pas les moyens. Et enfin, je regrette que les scénaristes ait décidé que Chloé était au delà de toute rédemption dans la saison 3 ; le personnage est devenu par conséquent un méchant pas très intéressant comparé à Lila ou Natalie.
Bref, des défauts. Pour regarder sereinement cette série, il faut un minimum d’autodérision.
Mais on oublie vite ces défauts face à toutes les bonnes idées qui en font le charme. Tous les personnages qui passent à l’écran sont attachants, des camarades de classe au glacier, en passant par le rock star. Les méchants sont trop cools : le Papillon qui reste dans l’ombre et akumatise des gens au hasard assurant ainsi une grande variété de super vilains, ou Lila la manipulatrice qui me fait frissonner à chacune de ses apparitions. Le lucky charm qui annonce toujours un dénouement décalé. Etc.
Et l’intrigue évolue avec les saisons. On s’ennuie un peu pendant la saison 1, mais les suivantes introduisent d’autres miraculous, la relation chaotique entre Adrien et son père, le personnage susnommé de Lila, le rôle de gardien, l’importance du secret… et surtout beaucoup d’histoires d’amour mièvres (j’aime beaucoup les personnages de Luka et de Kagami dans ce domaine). Et l’histoire culmine avec le triple épisode finale de la saison 5 que je viens de voir au moment où j’écris ces lignes, à la fois super classe et terriblement poisseux.
Édit que j’écris après avoir vu l’épisode Miraculous world à Paris.
L’épisode est très bien. Il apporte un éclairage bienvenu sur certaines zones d’ombres de la saison 5, et Toxinelle et Griffe noire sont trop cools. Je m’interroge toutefois sur les limites des miraculous du papillon (On peut partager son pouvoir ? Si Papillon et Nathalie l’utilisent séquentiellement, ils peuvent akumatiser deux personnes ?) et du coq ; mais celui du coq était déjà broken (les devs devraient le nerfer) et celui du papillon aussi à partir du moment où on peut s'akumatiser soi-même.
Spoiler de l’anime Madoka dans le paragraphe qui suit
Et la résolution où Ladybug se transforme en Madoka est chouette, mais ne résoue pas le problème (bah oui ; ça marche dans Madoka puisqu’elle dédit sa vie à protéger toutes les magical girls, mais Ladybug tire son pouvoir de voyager entre les dimensions du miraculous du papillon qu’elle est obligée de rendre à Gabriel à la fin, elle ne peut donc pas combattre Monarque « après » le départ de Gabriel).
Cependant, j’ai peur pour la saison 6. Ces histoires de voyages temporels ou interdimensionnels, il faut vraiment un soin tout particulier et une certaine parcimonie pour que ça fonctionne bien. Autant j’ai beaucoup aimé certains épisodes comme Chat blanc, autant j’espère qu’ils vont pas nous bassinner avec ça dans la future saison 6.