Le refrain sempiternel des anti-fa Marvel a dû déjà être entonné. A base, comme d'hab', de « bouh ! C'est mal écrit c'est du remplissage ! » ou encore de « Beurk ! Les effets spéciaux sont nazes ».
Soit les mêmes reproches depuis les débuts du Marvel Cinematic Universe en format sériel, vu que même les premiers retours positifs concernant WandaVision ou Loki sont aujourd'hui retirés, à en croire certains qui sont assez prompts à retourner leur veste pour caresser leur public dans le sens du poil.
Sauf qu'après avoir digéré les six épisodes de Miss Marvel, il faut bien reconnaître que pour une fois, les anti-fa ont raison.
Euh... Après relecture, je suis en train de me dire que je dois couver quelque chose. La variole du singe, sans doute.
Mais essayons d'aller au-delà du bouh-c'est-mal-écrit et du c'est-moche-putain, voulez-vous ?
Car la Maison des Idées a voulu adapter l'une de ses meilleures séries du* relaunch Marvel Now* ! qui, à partir de 2015, avait enchanté le masqué par sa fraîcheur et la nouveauté qu'elle distillait.
Un matériau taillé sur mesure pour s'inscrire un peu en dehors des formules du MCU et dont il était inutile de modifier la substance.
Sauf qu'avec la série Miss Marvel, on se retrouve avec une foirade de taille, digne de la trahison du Mandarin dans_** Iron Man 3**_. Soit le top du je-m'en-foutisme.
Exit donc la légèreté du traitement de l'argument de vente n°1 de l'époque : pensez-vous ! La première héroïne musulmane... Et pakistanaise en plus ! Car cette facette de la personnalité de Miss Marvel, traitée avec précaution par G. Willow Wilson, devient un fond de carte postale à la limite de la caricature, une accumulation de poncifs soulignés qui n'a aucune espèce d'influence décisive sur le récit.
Et le pire, c'est que le premier épisode tente d'entretenir l'illusion de la fidélité au matériau d'origine, avant de ripoliner l'origine des super pouvoirs de l'héroïne. Exit donc les Inhumains, qui faisaient planer une sorte de menace sourde dans le comics, pour mieux recycler une nouvelle bande de méchants anonymes digne du gang des survêt' qui mettait la misère à Hawkeye.
Pas de traces non plus de cet esprit léger qui inscrivait une partie du charme de la série d'origine du côté de Spider-Man. Car Marvel pense sans doute que les relations avec la famille ou les amis de Kamala sont superflues, même si le pauvre Bruno en fait les frais et s'impose comme la victime sacrificielle d'une sous-exploitation au moins honteuse, mais plus sûrement sacrilège.
Comme si la Maison des Idées, mauvaises pour le coup, s'acharnait à gommer tout ce qui faisait le sel et le pouvoir de séduction de sa Miss Marvel* new look*, que l'on ne reconnaît plus, pour l'inscrire dans une énième aventure passe-partout avec pour seul argument de vente une représentativité qui a tout du paravent.
Le seul ajout pas trop hors-sujet de ce ratage est l'aspect historique lié à la partition du Pakistan et le lourd conflit avec l'Empire Britannique, véritable cœur émotionnel de l'oeuvre mais illustrant un voyage dans le temps totalement à côté de la plaque au regard des capacités de Kamala.
Le masqué n'a donc retenu qu'à peine un épisode et demi sur les six de la série, qui s'impose comme la déception la plus cuisante de l'univers Marvel en mode sériel.
Ajoutez à cela une absence totale de logique, un Damage Control qui arrive comme un cheveu sur la soupe et des enjeux anodins, et vous avez de quoi dépasser l'anonyme Hawkeye.
Ce qui est une terrible contre-performance dans la bouche du masqué.
Behind_the_Mask, fin de série.