Liz Garbus a été invité à suivre et à filmer la rédaction du New York Times pendant un an, première année de la présidence Trump. On suit le travail d’investigation, d'interview et de rédaction de l'équipe qui s'occupera en particularité des soupçons de relation entre l'entourage du président et le gouvernement Russe pendant la campagne présidentielle précédente et rapidement quelques éléments de l'affaire Weinstein.
Évidemment le documentaire est orienté, vu qu'il navigue entièrement dans les salles de rédaction d'un quotidien à tendance Démocrate. Mais l'intérêt du documentaire n'est pas ici de se forger une opinion sur la présidence Trump, mais plutôt de découvrir de l'intérieur le difficile travail de rédaction d'un grand quotidien américain.
On nous fait partager la tension et l'excitation permanente de cette équipe rédactionnelle. Tension d'autant plus permanente qu'elle est alimentée par les tweets incessants du président et la communication rapide qu'impose le net.
On imagine bien le changement de rythme et de façon de travailler que connaissent ces grands quotidiens lié à l'apparition d'internet (et la crise du journal papier), à l'accélération générale du rythme de la vie et à la concurrence des autres grands quotidiens (entre autre le Washington Post).
Si on sent chez toute cette équipe une très grande fierté à travailler pour ce titre historique, le documentaire rend compte aussi du prix que cela demande à tous pour rester à ce niveau : horaires de dingues, disponibilité constante nécessaire pour son travail, famille délaissée, voir.. célibat pour certains...etc...
Surtout -et je pense que c'est ici le propos principal de ce documentaire- Liz Garbus nous montre l'importance et l'attention constante que porte le directeur de rédaction et l'équipe à la recherche de la vérité : Importance des indics, vérification et recroisement des faits. On sent que l'approche de la publication du moindre article est un moment de tension particulière où se pose la question de la certitude des informations que l'on publie et de la façon dont on les formule.
Les médias n'ont jamais été autant attaqué et remis en question qu'a cette époque de présidence Trump qui sermonne des "Fake News" à chaque meeting et déchaine ses fervents partisans contre eux. En ouvrant ses portes à Liz Garbus, c'est certainement aussi pour le New York Times une façon de contrattaquer, d'affronter ces critiques en montrant qu'avant d'être partisan, le quotidien cherche avant tout à faire un travail d'enquête honnête et à dévoiler ce qui est caché.