Mars et ça repart (oui, vite!)

/!\ Attention spoiler /!\

Missions, nous racontant la première mission habitée vers Mars, s'est semble-t-il elle même perdue en chemin. Sous l'emballage, composé d'un générique dynamique et d'une introduction énigmatique, cette série SF perd très vite le nord et se révèle somme toute bien décevante.

Introduction douteuse

L’histoire de base est hilarante dès le départ et peu crédible. On y apprend qu’un équipage, épuisé par une traversée spatiale de quatre ans afin de s’établir sur Mars, s’est fait doubler par un groupe d’Américains qui aurait fait le trajet en seulement…deux semaines - un peu comme si le premier avait fait la route en bus et le second en Ferrari - !

Balaises ces 'ricains n’empêche ! Alors il paraît que c’est un «truc nucléaire» qui les y a aidés seulement on en saura pas vraiment plus, je doute que les scénaristes y croyaient vraiment d’ailleurs étant donné l’improbabilité de l’idée et ses risques plus qu’évidents.

« Bon les gars ça fait déjà une semaine qu’on a reçu un message de nos collègues nous disant de ne pas foutre les pieds ici et de ne même pas y penser, mais comme on est tous super cons et français (à croire qu’ici c’est synonyme), on va atterrir quand même pour les sauver parce que nous on est trop forts!» .

Franchement, si un gars paniqué sur une vidéo me recommande de ne pas tenter de venir l'aider, je ne viens pas ! Surtout que les secours sont loin d’être à côté. Alors pourquoi aller à rebours du bon sens en y allant tête baissée? Si on te dit de ne surtout pas plonger dans une piscine remplie d’acide sulfurique, tu vas t’y jeter directement?

Pour clore le débat - car les autres ne sont pas si idiots et réagissent forcément à l'annonce débile de leur chef -, on nous sort «On est pas en démocratie ici! On se pose point barre!». La réaction normale d'un groupe aurait été de ligoter ce type et de le balancer en fond de cale...avant de se tirer! Bah ouais, avant que les ennuis commencent.

C'est la même erreur que dans les Alien, à croire que c'est soit un clin d’œil soit un beau pompage...

A peine commencée, déjà foirée

D'après ce qui nous est expliqué, le vaisseau français est plutôt «made in China» malgré les sommes folles dépensées pour le construire, étant donné qu'absolument tout foire au dernier degré.

Le scénario dévoilé au travers de la première saison est, d'une part, vraiment alambiqué et d'autre part invraisemblable, quand bien même on est dans le domaine de la science fiction.

Pourquoi? Le récit est difficilement compréhensible - j'en suis au septième épisode et je n'ai rien compris ni appris -, que ce soit à cause du peu d'indices qu'on nous laisse qui n'ont pas le moindre sens, le tas de mystères qui s'accumulent à chaque épisode sans être un tant soit peu résolus ou bien les retournements de situation fréquents peu compréhensibles.

Soyons honnête, l'histoire n'est pas intéressante et trop brouillon. Elle part dans tous les sens sans exploiter ses différentes idées et on saute du coq à l'âne via des scènes plus ou moins d'action, pour éviter de développer les thèmes abordés.

D'autant que plus on avance dans celle-ci, plus le sujet devient «n'importequoitesque» - un mélange de fantastique et de «sauvons notre planète». J'avoue ne pas comprendre vraiment sa trame qui semble, pour moi, aller au gré de l'inspiration journalière de ses auteurs.

Et si ce n'était que ça, je dirais simplement que «c'est nul» (comme à mon habitude). Il y a néanmoins une tonne de détails gênants qui pourrissent littéralement Missions: ce tournage bizarre - qui alterne entre prise de vue amateur et professionnelle -, les libertés prises avec la réalité - telles que ne pas tenir compte de la faible gravité et se balader comme sur Terre avec leur combinaison ridiculement légère -, etc.

Je ne suis donc pas du tout convaincu par le scénario ni par la mise en scène. Dommage, j'aurais bien voulu regarder une bonne série SF bien de chez nous, mais ce n'est visiblement pas pour demain!

Le supplice des dialogues

Le décor et le contexte de départ étant posés, on s'attend à ce que le script soit au moins de qualité pour se plonger dans la série et y accrocher un minimum. Mais dès le premier épisode - je dirais même la première phrase - on sent déjà que les dialogues ont été fournis par Leader Price.

Ils sont plats de chez plat, c'est dingue! Même Un dos tres était, à ce niveau, plus original et inventif. Niveau «conversation devant une machine à café» en moins bien.

D’autre part, le niveau de français est dé-sas-treux. Je ne leur demande pas de s'exprimer comme dans une pièce de Molière, mais avoir un langage aussi châtié est indigne d’une série TV - je ne parle pas aussi mal dans la réalité.

Comment sont les personnages?

Honnêtement, si j'avais pris trois types dans la rue pour faire une pub pour une marque de dentifrice, ça aurait été pareil.

Les acteurs n'ont pas mais alors pas du tout l'air d'être motivés par leur rôle. Ils sont mous, peu expressifs et n'ont visiblement pas fait une longue carrière dans le cinéma (ou sont tout simplement nuls, je ne les ai jamais vus ailleurs). Ceux-ci récitent leur texte mécaniquement et sans grande conviction, ce qui dissipe toute crédibilité quant à leur personnage.

Qui croirait sérieusement qu'une équipe de zozios dans ce genre - qui à peine arrivés sont presque sur le point de craquer et s'étriper - a été choisie pour faire un voyage extrêmement long, pénible, dangereux et ennuyeux? Les vrais astronautes sont entrainés des années, ils passent des tests de résistance physique et mentale. Ce n'est sûrement pas le roux dépressif fin comme une brindille qui serait sélectionné, encore moins la psy couchant déjà avec le commandant de l'expédition.

Les quelques flashbacks censés nous renseigner sur la vie des personnages sont ma foi totalement inutiles car ils n'expliquent rien sur leur psychologie (ou expériences passées) et allongent artificiellement les vidéos.