Bon alors oui, "Missions" n’innove pas et oui "Missions" est fortement inspirée des poncifs de la SF... et alors ? J’ai découvert les premiers épisodes au festival série Mania en présence de toute l’équipe, projetés sur grand écran et croyez-moi, ça claque !!!!
Et là, je me suis dit !! Waouh c’est français et ça claque !!!! De la SF au visuel impressionnant malgré un budget de bac à sable…. Car Missions n’a pas les moyens de ses compatriotes étrangers et pourtant avec son argent de poche, elle fait des miracles. L’Espace semble réel, Mars semble réel, le vaisseau semble réel… et pour vous en rendre compte, regardez le générique d’une beauté et d’un rendu absolument magique. Une claque je vous dis…
Bon après, si je n’étais pas française, j’avoue que j’aurais mis 6 mais un peu de chauvinisme ne fait pas de mal et vu les nombreuses critiques négatives… JE SORS LA CARTE DE LA CONTRADICTION et j’ai relevé ma note à 7 ;)) même si je pense toujours fortement à un 6 !!
L’esthétisme était donc primordial en ce qui me concerne mais je reste cependant très exigeante au niveau scénaristique et c’est vrai que de ce côté-là, c’est du déjà vu mais on sent que Julien Lacombe (le réalisateur) est un passionné de SF et qu’il a tenté de lui rendre hommage avec de nombreux clichés et clins d’œil servis toujours dans un décor réaliste et assez bluffant.
L’autre problème de cette série réside en son format : 10 x 25 min. Ce format n’est pas du tout adapté à l’intrigue et surtout à l’enjeu. Et c’est vraiment le gros défaut de cette série bien prometteuse. On a l’impression que tout nous est décrit en version accélérée… aucun personnage n’est réellement travaillé (à l’exception de l’héroïne et peut-être de Vladimir), ils n’en ont pas le temps. Leur évolution, leur réaction face aux situations ne sont pas toujours en adéquation avec le développement de l’histoire. Les personnages n’ont pas le temps de s’installer et manque cruellement d’espace et c’est un comble vu leur environnement ;)
Du coup, ils en deviennent des archétypes : le traître, le lâche, le geek, les méchants, l’héroïne fortiche… Comment comprendre ce qui motive le traître ou ce qui démotive le lâche lorsqu’au final, on ne sait pas grand-chose d’eux ? Et puis l’amourette entre Basile et Eva ne sert pas le scénario… du moins, encore une fois, elle évolue trop rapidement…. comme si les créateurs avaient songé qu’ils n’accèderaient jamais à une saison 2. En tout cas moi j’aime beaucoup Vladimir, Alexandra, Eva ! Et j’aime bien aussi le fait d’avoir engagé des acteurs internationaux qui parlent dans leur langue ou bien dans la nôtre mais avec leur propre accent.
Les dialogues sont à la fois simplistes mais plausibles… car réalistes. On peut la plupart du temps deviner certaines répliques surtout pour le personnage incarnant le geek. Les auteurs ont volontairement voulu inclure une bonne dose d’humour pour s’éloigner des filmographies sérieuses sur le sujet : un parti pris qui aura ses détracteurs autant que ses admirateurs.
Idem pour le scénario… on nous précipite, on nous assène de tas d’informations qui partent un peu dans tous les sens, histoire de nous appâter mais la lenteur et la complexité d’une intrigue sont parfois nécessaire à sa sublimation.
En conclusion, Impossible n’est pas Français et "Missions" remplie son cahier des charges. Il serait opportun de changer de format de distribution afin de peaufiner le scénario et de laisser aux personnages le temps de s’étoffer. Mais avec un rouleau de scotch et 3 bouts de ficelles, la série SF française réalise un exploit salutaire qui mérite qu’on s’y attarde… Les décors sont somptueux, la photographie lumineuse et le générique d’une extraordinaire beauté vous embarque dans l’espace relayé par une musique d’ambiance somptueuse.
K.