« Chapeaux blancs, chapeaux noirs : c’est toujours ce qu’ils portaient dans les westerns de notre enfance, pour qu’on distingue les bons et les méchants.
Ça marche dans les westerns. Dans la vraie vie, c’est différent.
Dans la vraie vie, les méchants portent souvent des chaussures voyantes. Leurs cravates ne sont pas mal non plus. Chères, quand même. En soie.
Chapeaux blancs et chapeaux noirs … ils existent. Ils tentent de façonner le monde à leur image. Les gars comme moi sont entre les deux. Je vis dans un monde de chapeaux gris » -Joe Teague
Voilà par quoi tout commence. Ces mots viennent tout droit du personnage principal, Detective Joe Teague, campé par Jon Bernthal (Oui vous avez bien lu, Shane de The Walking Dead is back !).
Bon, je triche un peu. La toute première scène, sans en dire plus, est non loin sans rappeler l’intro de Goodfellas, si on fait le parallèle véhicule – nuit – trio – truands. Avec trois bandits que sont Bugsy Siegel (le type qui contribuera en grande partie à la naissance de la ville du jeu et du vice, Las Vegas), Meyer Lansky et Sid Rothman, tous ayant marqué de leur empreinte la période de la prohibition.
J’ai de ce fait trouvé intéressant d’ouvrir ma critique sur cette métaphore … vestimentaire. . D’où mon titre également, vous l’aurez deviné. Les mauvais types de cette époque avaient un minimum de classe, il faut l’avouer. Et ce, malgré des cravates excentriques certes, sortant de l’ordinaire mais qui les rendaient uniques.
Mob City est donc une nouvelle série adaptée du livre L.A. Noir de John Buntin. Réalisée par Frank Darabont, sa mission était de nous transporter, le temps de 6 épisodes, dans le Los Angeles des années 40/50 où s’entrecroisaient le crime organisé et la corruption chez les supposés good guys.
Alors, mission accomplie ?
Pour ma part, ce ne sera qu’un demi-oui. Pourquoi ?
Tout d’abord, Je n’ai vraiment accroché qu’à partir du 4ème épisode. Non pas que les trois premiers étaient si nuls mais l’impact qu’on général on a dès la fin d’un pilote, je ne l’ai pas ressenti de suite. Surement dû à une question de lourdeur. Les épisodes sortant par deux, j’ai enchainé d’une traite les deux premiers. Mieux vaut 1 par 1, pour ne pas lâcher trop facilement.
Comme dans certaines séries, trop de personnages à associer à des visages d’entrée de jeu, CASH ! On se sent perdu des fois …
Toujours côté casting, certaines interprétations m’ont paru fades, lisses. Pourtant, on retrouve dans les rôles secondaires une flopée de mecs déjà vus ailleurs dans entre autres Prison Break,Lost, Heroes, Oz, The Wire, 24 heures chrono, etc…
Oui, Prison Break. Heureusement que Robert Knepper ait été de la partie. Je crois que sans lui, je n’aurais même pas continué. C’est pour dire, car en général je persévère jusqu’à overdose.
Un mec d’expérience qui a su me tenir en haleine, qui a je pense fait beaucoup de bien au show. Après son échec dans Cult (2013 – annulée), le revoilà sur les écrans et ça fait plaisir.
J’aime beaucoup Bernthal et Ventimiglia mais j’aurais surement zappé s’il n’y avait pas eu un type charismatique, populaire de la trempe de Knepper, qui décidemment les affectionne ces rôles de mauvais garçon.
HS : Petite parenthèse sur Milo Ventimiglia. Le voir en costume, de la sorte, dans un rôle de conciliateur m’a fait rêver le temps d’un instant à une adaptation américaine de Phoenix Wright, l’avocat culte de la Nintendo DS. Je ne sais pas si je suis le seul à avoir vu une micro ressemblance, enfin je trouve qu’il aurait la carrure idéale pour le rôle.
Le tout sur un fond de jazz. Je regrette qu’il n’y ait pas eu plus d’interludes musicaux mais dans l’ensemble cela est resté très discret, bien immiscé dans la série. Et ce n’est pas plus mal.
De plus, il y a ces ralentis de gunfights qui donnent un cachet bien kitch comme il faut. Personnellement, cela ne m’a pas dérangé mais ce ne sera surement pas au goût de tout le monde.
J’aurais signé de suite pour avoir à la place, une adaptation du jeu-vidéo. Imaginez une seconde. L’acteur ayant prêté son apparence à Cole Phelps, Aaron Staton. Si ce dernier n’était plus en contrat avec la chaîne AMC pour interpréter Ken Cosgrove dans Mad Men et casté à la place pour Mob City. Ça aurait à mon sens, fait un bien plus gros buzz, notamment auprès du public gamer.
Bilan des courses : Certainement pas au niveau d’un Boardwalk Empire, les audiences calamiteuses aux USA jouent déjà en sa défaveur mais Mob City reste cependant une nouveauté sympathique.
À scinder en deux parties : de 1 à 3 c’est Bof City, de 4 à 6 l’intrigue devient plus intéressante.
Je mettrais une pièce sur une saison 2 pour approfondir des personnages parfois chiants (il faut dire ce qui est) et pourquoi pas recentrer l’intrigue sur une affaire phare tirée de fait réels (le Dahlia Noir, entre autres).
EDIT : Finalement, la série est annulée. D'un côté je regrette cette décision car le potentiel était là, le cadre Roman noir me plaisait tout particulièrement. Après .. ces 6 épisodes ne m'ont pas emballé plus que cela pour voir une éventuelle suite.