Ce que j'aime par-dessus tout dans cette série, c'est son concept fort et assumé de A à Z : la série est basée sur le principe de la frustration. Frustration des personnages évidemment, quelle soit liée au pouvoir, à la vengeance ou au sexe, mais surtout frustration visuelle, quand on étire une séquence sur une dizaine de minutes pour atteindre le quota de 50 épisodes, et enfin frustration de se dire "mais sérieux ???".
Après, ce concept a ses limites : à trop frustrer le spectateur, je me suis parfois demander pourquoi je m'infligeais ce Gundam Seed. Les personnages ne sont pas vraiment attachants, si on excepte Asran qui est le perso le plus travaillé de la série. Petite mention d'ailleurs aux méchants première génération, gentiment méchants, et enfin aux trois kékés de la deuxième partie aussi beaux et subtils qu'un DSK au salon de l'érotisme. Et c'est là que Gundam Seed réussit l'improbable, en réunissant des personnages si caricaturaux que cela devient à la fois risible et fascinant de contempler leurs actions. Oui, Gundam Seed rate beaucoup de coches, mais il le fait avec tant de panache que cela en devient presque admirable.
Biberonné au Goldorak et autres Power Rangers, j'avoue que les combats de mechas ne me laissent pas indifférent, et je dois reconnaître que la série remplit le cahier des charges de ce côté, même si je préfère l'audace absolue de tuer tout et tout le monde dans un jeu de massacre digne de Saw (la décapitation de l'ami du héros, repassée en boucle pendant 10 épisodes, est un modèle du genre).
Et pourtant. Pourtant, je ne me suis pas forcé outre-mesure à engloutir les 50 épisodes, même si certains m'ont ennuyé, et j'ai trouvé ça et là quelques petits plaisirs qui font de Gundam Seed un divertissement qui se la pète un peu mais pas méchamment, et qui aura eu le mérite de m'ouvrir le chemin vers cette mythique saga.