Mobile Suit Zeta Gundam est la deuxième œuvre produite dans l'univers Gundam; produite 6 ans après, elle suit l'univers créé par le Gundam original. Œuvre parfois adulée et considérée par les fans comme un des meilleurs Gundam jamais produits, il donnera ses lettres de noblesse à la série en étant résolument plus sombre et plus complexe que son prédecesseur.
Sortant du contexte manichéen fédération vs dictature de MS Gundam, l'action de Zeta Gundam s'oriente entre 3 factions : la Fédération terrestre, manipulée par les Titans, l'AEUG, qui symbolise la volonté des immigrants de l'espace, et Axis, qui regroupe les restants de Zeon après leur anéantissement à la fin de la Guerre d'Un An; entre ces factions, les alliances se noueront et se dénoueront jusqu'au final. Au-delà de la volonté de se battre, ce conflit abordera des thèmes plus ouverts comme l'écologie avec un Terre menacée d'extinction, et la tolérance entre les peuples à travers l'éternel conflit entre les Terriens et les habitants des colonies spatiales. Techniquement, même si la mise en scène de la série a vieilli, elle se laisse toujours apprécier - de préférence, dans les récentes éditions Blu-Ray, sauf si vous souhaitez vous faire du mal - grâce à la finesse des dessins et du character design.
Il est difficile de ne pas faire d'analogie entre Kamille Bidan, le héros de Zeta Gundam, et Amuro Ray, celui du précédent Gundam. Les deux sont de jeunes pilotes - Newtypes - qui sont soudainement projetés face à l'horreur de la guerre. Amuro perdra ses camarades, la fille qu'il aime et sombrera souvent dans la dépression pendant la quête du White Base; Kamille perdra ses parents devant ses yeux, perdra son amour - victime d'expériences pour la rendre plus apte au pilotage, quitte à devenir instable mentalement - et finira par perdre la raison face à la réalité de la guerre, thème souvent dépeint dans les "real robot", genre initié par... Gundam premier du nom. La série se compose de nombreux personnages intéressants, comme avec Char Aznable, dépeint sous un autre masque que celui manichéen de rival qu'il avait porté, et qui se questionne et se cache le long de la série; développement qui deviendra crucial pour son apparition finale dans le film "Char contre-attaque".
Cependant, la série pêche par son rythme terriblement inégal, syndrome récurrent dans les œuvre de Yoshiyuki Tomino. Alors que les premiers épisodes et les dix derniers épisodes - avec la fin tragique qu'on leur connaît - sont riches en action et en coups de théâtres, Zeta Gundam souffre d'un énorme creux en milieu de série, avec des épisodes insipides, qui cherchent à se donner de l'importance à travers des complots et des personnages inédits, mais qui n'apportent rien à la globalité et qui ennuient rapidement. Un schéma d'épisode très redondant avec une prolifération de prototypes de Mobile Suit et de Mobile Armor se dessine rapidement : "Bon alors, comme chaque semaine on a conçu un nouveau prototype surpuissant, à qui allons-nous le donner ?" "À celui qui les casse chaque semaine ?" "Excellente idée !" si bien qu'il plombe énormément la série dans son ensemble.
Ainsi, Zeta Gundam aurait pu être une excellente série, voire l'ultime série Gundam, grâce à la maturité des thèmes qu'elle aborde et à son intrigue, et ses coups de théâtre qui se dévoilent de manière splendide dans le dernier quart de la série. Cependant, le rythme et l'incohérence de certains épisodes rend la série difficilement supportable par moments, et c'est un défaut difficilement pardonnable malgré toutes les qualités. Mais Zeta Gundam reste une œuvre indispensable pour tout fan d'animation japonaise qui se respecte, pour la place qu'il occupe dans l'univers Gundam et dans la japanimation en général.