En dépit de ce que laisse entendre la bande-annonce, la SF n’est qu’une toile de fond et une excuse pour du drama. Le véritable but de cette série, c’est de nous raconter une histoire d’amour.
Le rythme de la série est fastidieux, la faute aux flash-backs qui entrecoupent sans cesse la narration.
Non contentes d’être longues, ces analepses sont bourrées de clichés ambulants : on a le petit mâle arrogant qui se croit tout droit sorti de Top gun, son meilleur pote pas très intéressant qui lui sert de conscience ; et enfin la femme-trophée qui se veut un peu décalée, mais pas tant que ça en fait. Tout ça sent bon la naphtaline (et le male gaze), les femmes sont priées d’être fragiles, secourues et surtout flattées que des bad boys se battent pour se la partager.
En résultent des situations cousues de fil blanc : la rencontre classique, le triangle amoureux, la rivalité entre les amants, le poids des familles de ces personnages, les scènes se voulant romantiques… du déjà vu sur toute la ligne.
Les phases proprement SF sont moins ennuyeuses, grâce aux éléments… SF justement. C’est maigre, mais c’est là que la série innove peut-être le plus. L’assistant virtuel qui occupe chaque pan de mur de la maison et tutoie ses humains et les surveille, ça marche bien. Les machines qui s’invitent dans les corps jusqu’à remplacer les veines par des circuits imprimés, c’est sympa.
Vraiment dommage que la SF ne soit qu’un ressort narratif. Vu la proximité du cadre temporel (30 années dans le futur), il aurait été bon que soit menée une réflexion plus consistante sur le monde de demain, a fortiori quand on sait les défis écologiques qui nous attendent pour éviter un effondrement de notre société. La série ne s’en préoccupe malheureusement pas et nous propose une énième version plus avancée technologiquement de notre société : plus de drones, plus d’écrans tactiles, plus d’automatisation.
C’est dommage, car pour un public contemporain, évoquer des solutions à des problèmes environnementaux aurait peut-être davantage parlé que de faire encore courir des personnages après un truc aussi cliché que le secret de la vie éternelle…
En somme, Mon Cosmonaute est une série qui rejoindra sans trop de problème la trop longue liste de ces étrons Netflix qui bénéficient d’une trop grande hype et visibilité.