Netflix frappe fort avec la deuxième saison de sa série anthologique "Monsters", cette fois-ci consacrée à l'affaire des frères Menendez. Après nous avoir glacé le sang avec l'histoire de Jeffrey Dahmer, la série change radicalement de décor et d'ambiance, nous transportant dans les quartiers huppés de Beverly Hills des années 90.
L'histoire des frères Lyle et Erik Menendez, qui ont assassiné leurs parents, est traitée avec une finesse remarquable. Contrairement à la saison Dahmer où le monstre était clairement identifié, cette nouvelle itération nous plonge dans une zone grise morale qui ne cesse de nous interroger. Sommes-nous face à des monstres sans cœur ou à des victimes d'un système familial toxique ? La série ne tranche pas, nous laissant le soin de former notre propre opinion.
Le casting est tout simplement exceptionnel. Nico Chavez et Cooper Koch, incarnant respectivement Lyle et Erik Menendez, livrent des performances à couper le souffle. Ils parviennent à rendre leurs personnages à la fois détestables et profondément humains, nous faisant osciller entre répulsion et compassion. Le reste de la distribution n'est pas en reste, chaque acteur apportant une profondeur remarquable à son personnage, notamment Javier Bardem, au sommet de son art.
D'un point de vue technique, la réalisation est impeccable. Chaque plan est soigneusement pensé, la lumière est utilisée avec maestria, créant une atmosphère à la fois clinique et oppressante. Le montage, alternant habilement entre le présent du procès et le passé des frères, maintient le spectateur en haleine tout au long des épisodes.
L'un des aspects les plus fascinants de cette saison est la façon dont elle met en scène le procès des frères Menendez. En nous plaçant dans la position des jurés, la série nous force à peser le pour et le contre, à douter, à nous questionner. Elle soulève des questions profondes sur le système judiciaire, la notion de culpabilité et les circonstances atténuantes, sans jamais tomber dans le didactisme. Bien que basée sur des faits réels, la série jongle habilement entre vérité historique et liberté artistique. Si les grandes lignes de l'affaire sont respectées, certaines scènes relèvent nécessairement de l'interprétation des scénaristes. Cela soulève des questions éthiques intéressantes sur la responsabilité des créateurs lorsqu'ils s'emparent d'histoires vraies.
En conclusion, cette deuxième saison de Monsters est une véritable réussite. Elle parvient à se renouveler tout en conservant ce qui faisait la force de la première saison. Ce n'est certes pas une série facile à regarder, abordant des thèmes lourds et parfois dérangeants. Mais c'est précisément là que réside sa force : sa capacité à nous confronter à des réalités que nous préférerions parfois ignorer. Monsters nous offre une réflexion profonde sur la nature du mal, les dynamiques familiales toxiques, et les failles de notre système judiciaire. Elle nous pousse à nous interroger sur nos propres jugements et notre capacité à l'empathie, même face aux actes les plus horribles. Monsters : Les frères Menendez est incontestablement l'une des meilleures séries du moment sur Netflix, et même je dirais une des meilleures séries de l’année !
Ma critique en vidéo : https://youtu.be/7DVwuVmQHGc