Au milieu des années 90, Patrick Sébastien, maître du bon goût en France, arrivait sur le plateau de sa nouvelle émission télé en passant par une braguette géante.
Et à ceux qui critiquent sur une certaine présence de mauvais goût de la part de "l'humoriste", la réponse fuse : c'est de l'audace ! "on ose, et chaque fois qu'on ose quelque chose de nouveau, ça ne plaît pas !"
C'est toujours l'argument des pseudo-comiques qui inondent la télé et les one-man-show depuis des années maintenant : c'est dégueulasse, c'est idiot, donc c'est drôle. Confondre la grossièreté avec l'humour, et prétendre que c'est générationnel. "Vous ne pouvez pas comprendre, vous êtes de la vieille génération."
Ce à quoi on pourrait répondre que, fort heureusement, les anciens avaient osé, que Plaute et Aristophane, c'était de l'audace, et que c'est toujours de l'audace de nos jours d'ailleurs.
Parce que balancer "bite, nichon, couille" à longueur d'antenne ou se mettre une patate dans le slip est considéré de nos jours comme le sommet du courage en matière humoristique, il reste indispensable de voir ce qu'est la véritable audace. De voir que l'humour peut-être complétement délirant, inattendu, d'une inventivité de chaque instant, sans jamais être grossier. De voir que "absurde" ne signifie pas "n'importe quoi". Et si on ne peut plus vraiment se rendre compte de la révolution constituée par l'arrivée des Monty Python dans une télé britanniques rigide et engoncée, au moins on peut savourer ce bonheur perpétuel.
Au fond, les Monty Python parviendraient presque à racheter tous les défauts et les vices des Anglais, depuis Azincourt jusqu'au plum pudding
Et vive John Cleese !
https://www.youtube.com/watch?v=npjOSLCR2hE