Si vous êtes tentés par cette série et que vous cherchez un commentaire positif, le voici.
Je prends mon courage à deux mains et je rédige ma première critique sur ce site, afin de défendre ce que j'estime être une bonne série malheureusement pas très appréciée par les membres jusqu'ici, et encourager ceux qu'elle a intrigués à tenter le coup. Beaucoup trop sous-côtée, la série "Mortel" met en scène des personnages complexes et attachants dans un cadre esthétique très riche : si les mouvements de caméra et le choix de focale peuvent heurter au début, ils participent en fin de compte à la création d'un univers urbain fort en personnalité, vivant, réservant de très beaux plans d'immeubles et appuyé par une BO énergique.
"Mortel" s'appuie sur les clichés du genre fantastique pour mieux les détourner et s'en amuser, tout en instaurant une tension qui tient le spectateur jusqu'au bout de la saison. Je salue l'effort et le courage d'imposer une série de genre dans le paysage cinématographique français encore très frileux, en incluant un casting intéressant car plus proche de la réalité que ce qu'on voit habituellement. Les acteurs sont nickels, en particulier le rôle principal Carl Malapa qui crève l'écran, et sont parfaitement représentatifs d'une part conséquente de la jeunesse française actuelle. Et enfin des personnages adolescents aux physiques variés, qui ne sont pas campés par des comédiens de 35 ans, réalistes jusque dans leurs fringues et dans la petite moustache : bref, des gens qu'on a le sentiment de pouvoir croiser dans la rue !
En-dehors de l'intrigue fantastique, dont j'ai trouvé le traitement assez original bien que n'étant pas fan de ce genre à la base, "Mortel" aborde des thèmes psychologiques variés et profonds : la manipulation, la quête d'identité, la dépression... En règle générale, les relations entre les personnages sont complexes et ambiguës, ce qui est pour moi une des grandes qualités de la série. Dans ses interviews, le showrunner Frédéric Garcia affirme avoir voulu rester au plus près de l'identité française et de ses valeurs, sans vouloir céder à la pression de Netflix d'imposer quelques clichés américains dans le genre des traditionnelles scènes d'excuse à base de "I am sorry - It's okay I love you - I love you too" : cela se sent. "Mortel" est d'une bien plus grande finesse psychologique qu'on ne pourrait le croire à la vue de l'affiche ! Et on y ajoute une bonne dose d'humour.
Si quelques petits défauts subsistent, ils sont pour moi très faibles par rapport à la qualité globale de la série, à sa forte personnalité, et ne justifient en rien, à mes yeux, les mauvaises notes qui lui sont attribuées sur ce site. Passée la première demi-heure qui contient, il est vrai, quelques moments un peu cringe, ce n'est que du bon et ça va en s'intensifiant.
Bref, tentez le coup !