Ce drama, aussi -trop- court soit-il, aborde de nombreux sujets de société, généralement tabous. D'ailleurs, les 2 personnages principaux sont à eux-mêmes des critiques ouvertes des à-priori d'aujourd'hui. D'abord Han GeuRu, un jeune homme atteint d'autisme de type asperger. J'avais peur de tomber dans le cliché et la critique facile, mais à part quelques aspects romancés pour les besoins de la télévision (comme la mémoire quasi instantanée pour ne citer qu'elle), j'ai trouvé ce personnage très cohérent. Il n'inspire ni la pitié, ni l'admiration déplacée. A titre de comparaison, je ne trouvais pas Han GeuRu plus handicapé qu'un Hong BaekGyun dans I'm Not a Robot, qu'un Ri JeongHyuk dans Crash Landing on You ou encore qu'un Oh JiSoo dans Extracurricular. Ensuite Jo SangGu, l'oncle d'Han GeuRu, au passé d'enfant maltraité et abandonné par la société. Là aussi, j'avais peur de tomber dans le cliché du connard sans coeur et anti-système, mais on découvre son personnage au fil des épisodes et on se rend compte qu'il est finalement bien plus complet qu'un simple rancunier qui rêve de vengeance.
Pour parler des sujets abordés maintenant, il le sont à travers l'étonnant prisme de la mort. En effet, Han GeuRu et Jo SangGu travaillent dans une société qui assure "les derniers déménagements". En somme, ils sont contactés par les familles ou la police pour nettoyer les maisons des personnes décédées, ou les scènes de crime après le passage de la scientifique. Pendant qu'ils rangent les quelques affaires laissées par les défunts, ces derniers, à travers divers indices, racontent leurs histoires, parfois tristes, parfois troublantes, mais toujours émouvantes. C'est ainsi que l'on apprend à connaître un jeune garçon victime d'un accident de travail, un vieille femme atteinte de démence, une jeune femme harcelée, un homosexuel haï par sa famille, un couple de personnes âgées en difficultés financières, un jeune homme en coma artificiel, et un adopté apatride au destin tragique.
Aux histoires de Jo SangGu et de tous ces personnages, il faut bien évidemment ajouter celle d'Han GeuRu et de ses parents. A l'instar de toutes les autres, c'est avec beaucoup d'émotion qu'on découvre que la relation père/fils, qu'on trouve tout simplement normale au début de la série, est finalement plus profonde encore que ce qu'on s'imaginait. En général je ne me vante pas de mes talents d'hypersensible (parce que ça fait vraiment chochotte) mais, dans le cas de Move To Heaven, je suis obligée de dire qu'il n'y a pas eu un seul épisode où je n'ai pas pleuré. Tout était juste, beau.
J'ai été très impressionnée par le jeu d'acteur de Tang JunSang (qui joue Han GeuRu), qui a très probablement passé des heures et des heures à faire des recherches sur l'autisme pour entrer dans son personnage. J'ai été un peu plus perturbée par l'acteur Lee JeHoon (qui joue Jo SangGu), car je l'avais déjà vu dans Tomorrow With You et j'ai eu un peu de mal à m'adapter à ce changement drastique de personnage. Heureusement, la complexité de Jo SangGu a fait que je ne suis pas restée sur ma première impression et j'ai finalement pu apprécier toute la finesse de son jeu.
Mais alors, pourquoi me contenter d'un 9 et d'un coup de coeur pour ce drama qui à première vue ne fait état d'aucun défaut ? Pour la fin. C'est une fin qui me laisse espérer une suite, tout en m'interrogeant sur la profondeur que pourrait avoir une 2e saison. Je suis à la fois impatiente et anxieuse de voir un jour passer un article m'annonçant de nouvelles aventures pour cet intriguant duo !