J’avais l'impression avant mon visionnage de cette série qu’on en apprendrait très peu sur Vincent Kennedy McMahon car les documentaires (professionnels et amateurs) qui ont été réalisés dans les dernières années sur la WWE et sur la lutte américaine sont légion, ou presque. J'aurais aimé me tromper mais (malheureusement) ce n'est pas le cas. Enfin, si vous êtes un fan de catch, surtout depuis l’époque glorieuse de Hulk Hogan dans la deuxième moitié des années 80, vous en apprendrez très peu ici. Vince dévoile seulement ce qu’il veut bien dévoiler. Sans faire de grandes révélations, il en donne juste assez pour faire jaser car avec son expérience, il est aujourd’hui expert dans l’art de détourner les questions, d’envoyer l’attention sur d’autres, de brouiller les cartes et de réécrire l'histoire. Et c’est ce qu’il fait dans dans la plupart de ces entrevues. Ce qui est par contre intrigant c’est que parfois ses répliques sont tellement étranges qu’on ne peut s’empêcher de se demander si le « Genetic Jackhammer » comme il s’est lui-même surnommé commence à être sénile.
Même si on « skip » certains événements marquants de l’histoire de la WWE et de la vie du fondateur du Kiss-My-Ass-Club (voilà justement un sujet qu'on évite), cette série-documentaire peut cependant s’avérer fascinante pour ceux qui ne connaissent pas le monde du catch, ses coulisses, ses scandales et ses mensonges. Car cette série est au final autant sur la WWE que sur Vince puisque les deux sont indissociables de toute façon. Le fan fini lui n’apprendra seulement que quelques détails intimes ou comiques sur la famille McMahon mais sans plus. Ceci est très décevant car apparemment qu’au-dessus de 100 heures d’entrevues ont été tournées juste avec Vince mais les réalisateurs ont extrêmement condensé en nous servant à peine 6 épisodes d’une heure quand cette série aurait dû en avoir au moins 12.
Ce que les réalisateurs semblent avoir voulu faire c'est de fusionner le père de famille et le personnage de Mr. McMahon pour ensuite l'élever afin de mieux le faire chuter mais ce n'est pas réussi car Netflix est devenu depuis longtemps le champion du monde des séries au montage butché se terminant en queue de poisson. On est alors laissé sur notre appétit.
Quelques points positifs :
⸱ Étonnamment, plusieurs apparitions de l’ex-lutteur Tony Atlas qui est probablement l'intervenant qui donne les réponses les plus surprenantes sans se censurer.
⸱ Certains individus qui détestent passionnément Vince McMahon et la WWE sont aussi interviewés.
⸱ Bret Hart, fidèle à lui-même et toujours authentique, se fout bien avec ses déclarations de se faire des ennemis ou de se faire traiter de frustré par les Eric Bischoff et autres. D'ailleurs, suite aux accusations envers McMahon, s'il y en a un qui doit rire dans sa barbe aujourd'hui en pensant « Vince screwed Vince », c'est bien le Hit Man.
Quelques points négatifs :
⸱ On ne parle pas assez (et Vince parlent très peu) des détails de l'accident fatal d’Owen Hart et de certains événements sombres de l’histoire de la WWF/WWE.
⸱ Trop de lutteurs, d'employés et d’experts sont corporativement corrects dans leurs réponses.
⸱ La traduction française est risible.