Comme j’ai pris soin de regarder l’intégralité d’un certain nombre de séries, européennes ou « made in USA », j’ai entrepris de voir les 5 premières saisons de « Murder ».
La 1ère saison me donnant l’impression de planter le décor, je m’attachais aux différentes circonvolutions du synopsis, aux acteurs que je trouvais assez bons pour la plupart, ainsi qu’à l’esprit qui se dégageait de l’ensemble.
Il faut dire que le pitch de la série est assez original : vous suivez une avocate noire (à la personnalité bien trempée) dans une résolution d’affaire chaque fois différente, plaidoiries comprises, mais également dans ses cours en tant que professeur de droit, pour le moins improbable, mais convaincante.
On y ajoute sa vie privée/professionnelle largement partagée avec un groupe d’étudiants qu’elle a triés sur le volet, on mélange le tout et l’on obtient un imbroglio de situations à multiples rebondissements...
Las, Ménélas, de fil en aiguille, le déroulement des intrigues se perd en circonvolutions prévisibles, les répliques et les situations se répètent, le groupe d’étudiants devient vite insipide, pétri de réflexions aussi niaises que bien-pensantes, tout le monde sort, se dispute, se réconcilie, s’envoie en l’air avec tout le monde, (on notera même quelques longueurs sur le sujet), les flashbacks sont redondants, Viola Davis, rôle principal, remarquable par ailleurs, verse une insupportable larme un épisode sur deux, les personnages deviennent des caricatures, quand ils ne surjouent pas (cf Franck, l’homme de main, dont les différentes expressions sont carrément risibles), les personnages se figent stupidement dans leur attitude avant qu’on passe à la séquence suivante (typique de mauvaises séries US), j’en passe et j’en oublie sûrement...
Quant à la trame de mensonges, sorte de fil rouge qui unit tout ce joli monde, figurez-vous qu’elle trouve sa justification en une seule réplique, inlassablement ressassée par les personnages à tour de rôle au cours des cinq saisons et qui est : « j’ai fait ça pour te protéger ! ». Ah ?... Certes...
Ainsi, toute cette gentille petite famille proprette vole, se parjure, détourne, trafique, enlève, séquestre, torture et tue, par amour du prochain ! C’est beau.
Imaginons, allez, que le concept ait eu de quoi séduire, il n’en reste pas moins que ce qui mettait en appétit en une première saison, est devenu rapidement et durablement indigeste.
On en retiendra donc seulement l’actrice Viola Davis en avocate brillante, maniant cynisme et humanité féroce. Pour le reste, abstenez-vous.