My Hero Academia 7 par AntoineRA

J'étais persuadé qu'il s'agissait de l'ultime saison de MHA, avant d'apprendre à quelques épisodes de la fin qu'il y aurait une huitième et dernière fournée. On est dans le schéma type où l'adaptation anime aurait dû réarranger la trame plutôt que de copier chaque page du manga, tant la redite alourdit le grand finale. On est vraiment sur une saison similaire au début de la 6ème, où les deux camps entrent en guerre totale façon bataille finale d'Avengers Endgame, pour toute la saison cette fois-ci. Les menaces principales sont incarnées par All For One, Tomura et Crématorium, et nos héros mettent un stratagème en place pour les contrer, allant puiser au fond d'eux-mêmes pour extirper des pouvoirs dépassant l'entendement. Après la S6, on se doute toutefois que chaque baroud d'honneur supposément victorieux n'a que quelques secondes de répit avant d'être soufflé ; un procédé un peu trop souvent répété. On reste dans les tropes du genre avec le schéma classique de la volonté et du cœur qui triomphent de toute adversité, notamment des railleries assassines de l'antagoniste. Les excès de cette saison ne font que souligner l'aspect cliché général, que ce soit le plan nihiliste des vilains, ou la morale guimauve des héros.

L'animation reste basique pour commencer, avec des traits simples, peu de travail sur les textures et beaucoup de couleurs vives. Bones continue d'avoir recours à la 3D de temps à autres, notamment pour la transformation de Tomura qui ressemble à un démon de Chainsaw Man : un amas de membres et chairs en CGI ; un concept très populaire dans les animes récents. On note une nette amélioration de l'animation en fin de saison pour porter l'intensité des épisodes et des esprits torturés. Les plans rapprochés bénéficient ainsi de meilleurs détails et la retranscription des alters (technique, puissance) offre des séquences spectaculaires. À l'occasion de certains sacrifices glorieux et émouvants, ou d'autres plans clés lors des affrontements, on pense immédiatement à Mappa pour le style graphique supérieur et la colorimétrie employés. Pour ces moments de grâce, la musique se veut épique, lancinante, avec des riffs plongeants et chœurs emportés. Il y a une bonne alternance entre l’accompagnement dramatique et onirique lors des climax pour transmettre l'émotion affectée des déconvenues fatales, surtout parmi les héros. L'arc de Crématorium - et de la famille Todoroki - est certainement le plus touchant, que ce soit dans ses flashbacks, ou bien les coups de grâce qui filent des frissons.

La production semble avoir été précipitée puisqu'on se retrouve avec 21 épisodes au lieu des 25 habituels, et le montage ne cesse de trahir des déséquilibres, répétitions à rallonge et un épisode final se coupant de façon bâtarde en plein milieu de l'action pour faire patienter jusqu'à une saison 8 (de 13 épisodes) qui n'aurait pas été nécessaire avec les coupes scénaristiques idoines. Avec l'action partagée entre différents groupes de héros et vilains, cette saison 7 apparaît très éparpillée et décousue, peinant à jongler habilement et équitablement d'un lieu à l'autre. Les interventions comiques sont mal placées au vu des évènements, et il y a aussi tous ces caméos qui paraissent forcés dans le but de rassembler tous les personnages de la série à l'unisson face au mal absolu. C'est pourquoi on peut se questionner sur la façon dont la prochaine saison égalera ces deux dernières au vu de leurs paroxysmes réguliers, plutôt que d'accoucher d'une conclusion poussive qui aurait pu être déjà mise en boîte.

[Critique initialement écrite le 12 décembre 2024]