Femme objet tradwife et masculinité.

La série a un intérêt insoupçonné.

Bon je vais pas tergiverser, elle commence très mal et c'est pas une bonne série et je ne peux pas la conseiller. Par contre comme objet culturel ya des choses à en dire.

J'aime les robots ça m'intéresse toujours de voir comment le sujet est traité, et j'apprécie aussi les questions sociales sur le genre. Ce qui 'ma poussé a regardé la série, pour cette curiosité et pas pour ses qualités. Ça et le fait que les animes sont souvent assez discutables sur ce dernier point.

L'identité, le genre, les robots, ça va très bien ensemble. On pourrait croire que ça pousserai beaucoup d'auteur de SF et de fans de SF a voir particulièrement bien les stéréotypes et leurs limites, les question de conditionnement et a remettre en cause les rapports de domination, mais c'est vraiment pas souvent le cas. Même la simple question de l'esclavage et du racisme et des droits des robots, ou comme classe laborieuse, qui sont largement traités en SF ont étonnamment très peu d'effet dans ce publique dans leurs propres relations à ces sujets dans le monde réel.

Techniquement et artistiquement la série est médiocre même si elle réussi quand même a installer une ambiance sur la durée. Le soucis du scénario c'est que ça commence par une absurdité, un mec super louche qui dit "ma petite femme" a un objet a qui on a donné un genre féminin, ça sort du nulle part. De quoi faire fuir et a raison.

En effet dur de ne pas voir dans cette série les éléments suivants. Une femme objet, littéralement, et une trad wife, cet idéal de femme soumise qui reste à la maison et qui fait les tâches domestiques.

Le mec tombe amoureux alors qu'il ne connais même pas son robot, c'est tout juste s'il parle avec et la seule véritable interaction c'est qu'elle lui fait des bon petits plats.

Romantiser ce genre de comportement ça va pas aider a développer l'empathie et la considération pour les autres. J'aurais tendance a appeler ça de la déshumanisation sexiste, ça tombe bien c'est un robot femme... une gynoïde.

Le fait que ça soit aussi évident a voir peut interroger aussi parce que ça diffère pas tant que ça de ce qu'on trouve dans les animes de romance plutôt masculins avec des femmes bien humaines.

Pour ce qui est du regard masculin on peut aussi pointer les stéréotypes physique de genre très stricts sur le genre féminin, le fait que tous les robots soient des femmes, que les personnalités sont des clichés n'y dérogeant pas etc.

On a quand même une histoire qui se développe avec la psychologie des personnages qui en fait partie.

Et le monsieur est quand même présenté comme plutôt vertueux, il veut aider son robot, le respecter, prendre en compte son avis de temps en temps, se soucie de ses sentiments, pour voir si c'est réciproque...

Autant dire que des choses qui laisse l'illusion de la considération mais qui n'en sont pas vraiment.

Dans un couple "moderne" le mec n'aide pas sa femme aux tâches ménagères, les deux individus se partagent ces tâches. Pour respecter les gens on communique et on se met d'accord sur nos attentes respectives sans ascendant de l'un sur l'autre.

Là tout est biaisé car c'est un robot ménager, et forcément elle tient a être une trad wife et quand le mec veut aider maladroitement il se voit promptement exclu des tâches et peu confortablement se dire qu'il a proposé son aide et que c'est le choix de sa compagne de tout gérer. (déjà vu ?)

On a plus l'impression de voir un fantasme de l'auteur, ou une justification de ces rôles stéréotypes, qu'autre chose.

Et ça pour beaucoup de points dont les plus intéressants auront lieu au 11ème et 12ème épisodes.

Passons le cas de la parentalité avec un petit robot qui devient en quelque sorte l'enfant du couple et ou le "papa" joue avec le fiston et la "maman" prend en charge l'éducation et presque tout le reste. Là encore il se soucie de son "enfant" mais c'est pas lui qui va trop se soucier des contraintes.

Dans le 11ème épisode un oncle si je me souviens bien vient lui dire que sa relation est glauque.

Il va poser LA question qu'on attend depuis le débat qui est la question de la dépendance dans le couple.

Ok il peut faire de ce robot sa femme, mais si ça lui convient pas il peut divorcer et la quitter auquel se poserais la question de ses conditions de vie matérielles. De qui serait son propriétaire. Que s'il se soucie vraiment de sa femme il devrait considérer ce problème d'asymétrie dans leur relation.

Alors j'étais un peu surpris, en bien, que la question soit posée et qu'on ai presque une des bases des questionnements féministes. Ce qui trouble effectivement le "mari".

Mais bon jusqu'à ce que l'auteur trouve la solution.

Forcément c'est la petite gynoïde qui balaye ça d'un revers de la main en disant que la situation lui convient très bien comme ça et que c'est pas le problème du tonton.

Oui elle a un petit caractère quand même l'histoire ne la rend pas totalement passive. Mais l'auteur a quand même tendance a résoudre toutes ces questions de cette manière.

Donc exit touts les questions sur les condition matérielles d'existence.

Sur la fin la question se repose quand le mec présente le robot a ses parents et se résous un peu de la même manière.

On a quand même un point important sur la façon dont le mec se perçoit lui même. Comme un incapable d'avoir une relation avec une femme, et il s'en excuse auprès de ses parents qui sont super cool avec lui. Jamais il ne va se remettre en question et se dire que c'est peut être sa sociabilisation et façon de voir les femmes le problème. (coucou les incels :) ).

Bon passé cette justification de ses choix qu'on pourrait interpréter si on était un peu taquin comme la volonté de dire au monde de l'auteur que les mecs pas adaptés doivent se voir fournir des substituts de femme on termine sur un compromis.

La maman du mec, après avoir eu une discussion sur les conditions de vies de femmes avec la gynoïde et s'y retrouvant elle même, va proposer de devenir la propriétaire du robot arguant qu'on ne doit pas être propriétaire de sa famille et que ça pourrait faire office de garantie d'indépendance (c'est quand même un robot sans droits, un objet au regard de la loi).

Les deux concernés refusent, parce que leur sentiment, mais avec des justifications robotiques et techniques qui ressemblent quand même plus a dire que l'amour implique la dépendance qu'autre chose.

Le compromis dont il était question arrive après en disant que la maman serait la seconde propriétaire donc laisserai quand même une sortie de secours a la femme si ça se passait mal.

Concernant l'aspect "robot" on a assez peu de choses intéressantes a voir. On aborde quelques problèmes éthiques à la marge, se limitant presque au problème du tramway.

On a quelques éléments de SF qui pourraient avoir un énorme potentiel, on pourrait avoir le genèse d'un Daryl dans le scénario mais c'est pas le sujet et de toute façon ça s'arrête avant.

La question de la sexualité est assez sagement éludée, même si quand même un peu présente ici et là. Il est fait mention de l'option peau synthétique et modifications du robot pour intégrer des expression faciales.

Ha oui parce que tout ça c'est avec un robot d'entrée de gamme, le meilleur rapport qualité prix, qui est très métallique et a un visage figé en résine. Il existe un robot plus perfectionné quasi indiscernable d'un corps humain avec une grosse poitrine moelleuse.

Mais faut croire que les kinks de l'auteur des robots ça n'inclue pas les expression des émotions, la communication c'est pas trop son truc non plus. Il fantasme plus sur le compartiment ventral qui chauffe les serviettes. (oui des trucs chelou avec ce compartiment ventral...)

Bref il est fait mention de ce rendre le robot plus charnel mais c'est pas retenu. On a donc pas de relation physique allant plus loin que le bisou ou s'enlacer.

Pour moi c'est assez révélateur de ce qu'on peut trouver dans l'animation pour mec, par les mecs, et qui s'avère être particulièrement sexiste pour peu qu'on sache prendre un peu de recul sur ce qu'on regarde.

totalement compatible avec des idéologies comme celles des incels ça peut paraitre anodins mais ça montre pas mal de biais de la masculinité qui sont largement partagés.

La série prend quand même intérêt de ces questions, le mec est présenté comme plutôt sympa et soucieux, mais n'oubliez pas que c'est la présentation de l'auteur et que ça mérite une analyse un peu critique. Si vous n'avez pas vu tout ça c'est normal, on a tendance a suivre docilement la narration, mais c'est une occasion d'avoir de nouvelles perspectives. Libre a vous de vous ouvrir à ce genre de grille de lecture et a réfléchir sur le sujet en sortant un peu des stéréotypes qu'on a tous appris.

Si jamais des gens veulent avoir un mode de vie ou la femme reste à la maison et s'occupe ds tâches et que c'est un choix libre et éclairé de la dame avec le soutiens de son mari c'est pas un problème.

Chacun mène sa vie comme il l'entend.

Là ou c'est un peu problématiques ce genre de "romance" c'est que ça oublie que ces choix n'en sont pas pour la plupart des gens.

L'important c'est de garantir, pour des rapports de genre équilibrés, que les femmes ne soient pas victimes du sexisme de la société, qu'elles doive pouvoir ne pas dépendre de leur partenaire. Donc qu'on doit effectivement mettre en garde et sensibiliser sur ces rapports de domination et de dépendance et s'assurer qu'ils ne privent pas les femmes de liberté ou de choix.

La liberté de choisir ce mode de vie ne peut pas être défendu par l'absence de liberté des autres de pas y souscrire.

Accessoirement entretenir ces idéaux d'un autre âge ça n'aide pas a s'adapter au monde réel. Si vous êtes de genre masculin et que vous restez dans ces confortables irresponsabilités ou vous n'avez aucun effort a faire et ou tout vous est fourni vous aurez bien du mal a vivre sans votre maman.

C'est vraiment pas comme ça qu'on va pouvoir trouver une relation de couple car faut bien se dire que si vous ne voulez pas prendre en charge toutes les tâches domestiques, la gestion du foyer, ben votre partenaire non plus.

Un partenaire de vie ça se trouve dans l'intérêt commun. Si on ne se soucie pas des autres pourquoi les autres se soucieraient de vous ?

C'est un peu ça devenir adulte, accepter ses responsabilités et plus on le fait tard, plus on apprend tard a vivre par soit même et aider ses proches, plus on galère une fois adulte.