Un animé sur la dépression ça existe ?

Critique après visualisation des 26 épisodes qui composent la série.
Il y a des fois où l'on tombe vraiment sur des œuvres d'arts, des pépites qui divisent autant qu'elles passionnent. Neon Genesis Evangelion fait partie des ces ovnis japonais, car il sort de l'imaginaire d'Anno, un homme qui a subit une longue dépression et qui a connu une certaine souffrance. C'est à travers un animé à l'écriture très personnel qu'est née une histoire culte, qui aura marqué les esprits dans le marbre. Je me dois tout de même de remercier Netflix pour avoir mis sur sa plateforme cet animé, permettant à de nombreuses personne de le découvrir, et à tout ceux qui ont voté pour Neon Genesis Evangelion sur la liste des meilleurs animés japonais de Sens Critique, le plaçant tout en haut du classement. Et comment ne pas être poussé à découvrir cette oeuvre lorsque le public le place comme le meilleur animé japonais ? Impossible pour ma part.
Bon, passons aux choses sérieuses et je peux vous dire qu'il va m'être très difficile d'écrire ces lignes, comme quasiment toutes les personnes qui ont écrit une critique sur Evangelion a mon avis. Même si j'ai entre temps vu le film nous montrant une nouvelle fin, je vais parler ici seulement des vingt-six épisodes et j'écrirai une critique à part de The End of Evangelion.
Tout d'abord, je dois avouer avoir eu un petit peu de mal à me sentir pris dans l'univers lors des premiers épisodes. L'ambiance particulière ne m'inspirait pas vraiment, les personnages ne me plaisaient pas forcément, mais j'ai tout de même continué. J'ai continué car le mystère qui entoure les anges était trop fort pour que je m'arrête. Ces créatures s’attaquant à l'humanité dans des formes toujours différentes sont très déconcertantes, alors comment ne pas vouloir savoir d'où elles viennent et leurs but ? Pour ma part, c'était une motivation suffisante pour continuer. Puis arrivé à la moitié, j'ai commencé a vraiment apprécié ce que je voyait. Les personnages devenaient peu à peu des hommes et des femmes si touchant, si profond, si humain. Car dans cet animé, la moitié de l'humanité à disparu des suites du "Second Impact" qui a eu lieu 15 ans auparavant dans l'Antarctique. Et cet événement fait toujours partie intégrante de la vie des protagonistes, car depuis chacun ont été marqués à leurs façons par un drame qui a les a touchés au plus profond d'eux même.
C'est alors qu'Evangelion se met à devenir une oeuvre cérébrale. Une oeuvre qui ne cesse de nous toucher par des images d'une violence assumée, montrant la douleur qu'ont pu ressentir les personnages mais aussi par des dialogues d'une profondeur rare qui vous retourne le cerveau et pourront vous faire réfléchir sur seulement quelques mots prononcés encore longtemps après la fin de la série.
Et plus le récit avance, plus les mystères et la tension se resserrent autour des locaux gigantesques de la Nerv, cette organisation qui a mis au point les Evangelion, ou EVA, ces méchas gigantesques dans lequel certains personnages vont allé affronter les anges. Moi qui n'ai jamais trop apprécié les animés de méchas, j'ai cette fois-ci été agréablement surpris. Car autant vous dire que ces EVA ne sont pas fait que de métal, mais également de chair et qu'on commence déjà à se demander au bout de quelques épisodes s'il n'y a pas une âme qui les habitent. La synchronisation entre le pilote et le robot est également au centre de l'intrigue, car un lien fort se crée et de cet élément dépend souvent la réussite des opérations.
Néanmoins, quelques point viennent un peu gâcher la fête. Il y a de mon point la vue cette fin (les deux derniers épisodes) qui sont vraiment beaucoup trop radin en information. On passe d'un épisode 24 très très fort qui annoncent des rebondissements de fou pour la suite, à des épisodes 25 et 26 complètement différent, qui nous font rentrer dans un délire bien loin d'éclairer nos lanternes sur les secrets de la Nerv, des EVA et des anges. La déception fut grande de mon côté, mais j'en reparlerais dans ma critique de The End of Evangelion, qui tente de rattraper ce final qui a fait hurler de nombreux fans.
L'autre point négatif à mes yeux, c'est cette présence un peu trop forte du fan service avec les culottes et les formes féminines que l'on met au premier plan. Je sais très bien que cela fait partie de la culture japonaise, mais il y a pour moi des œuvres qui ne s'y prête pas, et Evangelion en fait partie. Sa en est parfois devenu glauque et un peu gênant, ce qui a eu pour effet de me sortir un peu des épisodes concernés. Mais je vous rassure, ce n'est pas dramatique et malgré tout supportable si comme moi, vous avez du mal avec cette culture là.
Il est temps de conclure car je ne vois pas trop quoi dire de plus sans spoiler. Les points négatifs que j'ai évoqués ont pu me dérangé, mais le reste est si profond, si incroyable dans son écriture que je ne peux que tirer mon chapeau pour avoir osé sortir une oeuvre si original, qui mélange énormément de genre avec réussite et qui parvient à parler d'une manière vraiment touchante de la dépression et de la souffrance humaine. Bravo M.Anno.