Finalement, le plus intéressant pour moi, c'était la partie sur la guerre civile espagnole. Après le bouquin d'Orwell, Hommage à la Catalogne, il était inutile d'en remettre une couche sur l'infâme trahison des communistes, mais, replacée dans un cadre historique plus vaste, elle prenait des dimensions nouvelles. Le communisme avait déjà trahi les anarchistes au moment de la Révolution russe, il n'y avait pas de raison qu'il se montre plus noble quelques années plus tard en Espagne. Donc rebelote, et cette fois, une petite minorité de communistes fanatiques peut se vanter d'avoir fait capoter la plus grande expérience anarchiste mondiale à ce jour, qui pourtant, montre le documentaire, avait commencé à porter ses fruits dans les petites communautés libertaires qui avaient vu le jour sous la seconde république espagnole. Les historiens interrogés reviennent avec fatalisme sur cet élan avorté, on sent un certain regret dans leur voix, et le documentaire se charge de nous faire ressentir cette cuisante nostalgie de ce qui aurait pu être. Le moment était idéal pour qu'Arte le diffuse...