La seconde série de Rod Serling n'est évidemment pas autant réussie que The twilight zone, avec laquelle il est impossible de ne pas la comparer. Cette fois, Serling n'est plus complétement aux commandes, même s'il continue son petit numéro de maitre de cérémonie à chaque visite de la galerie... Et un segment est composé de trois à quatre épisodes pour une durée totale de moins d'une heure, ce qui change des 25 minutes standards pour un épisode unique de The twilight zone. L'ajout de la couleur qui devait être vu à l'époque comme un avantage, donne ironiquement un côté plus daté à l'ensemble. Et les bons vieux épisodes en noir et blanc qui faisaient le charme de The twilight zone paraissent avoir en comparaison infiniment plus de charme.
Autre point faible, Night gallery parait à la fois trop ambitieux vu les histoires mises en scènes, et trop pauvre vu les moyens dont dispose la production pour les réaliser. A l'image de l'adaptation du Pickman's model de Lovecraft qui aurait été réussie si les maquillages ne faisaient pas tant rigoler... Les histoires les plus convaincantes sont celles qui se fixent des objectifs atteignables, et fort heureusement elles sont nombreuses dans la série.
La qualité d'écriture est inégale. Elle reste cependant largement meilleure que dans les standards actuels... Les meilleurs épisodes sont souvent ceux écrits par Serling qui donne un supplément d'âme à ses histoires par sa poésie ou ses réflexions sur les comportements humains. Mais dans le lot des épisodes, d'autres scénaristes s'en sortent également mieux que bien. Et Night gallery permet de voir les débuts à la réalisation de cinéastes amenés à devenir célèbres, de Steven Spielberg à John Badham, ce qui lui donne un intérêt supplémentaire. La série a donc encore de larges atouts pour être vue ou découverte aujourd'hui, d'autant qu'elle n'est pas très célèbre en France.