Nightflyers, lancée par SyFy en 2018, promettait une odyssée spatiale terrifiante, une sorte de rencontre entre Alien et Event Horizon, le tout basé sur une nouvelle de George R. R. Martin. Avec une telle combinaison, on s’attendait à un thriller galactique sous haute tension, des couloirs de vaisseaux effrayants, des mystères interstellaires, et des personnages poussés à bout. Et si les ingrédients étaient là, la recette a malheureusement manqué de cohésion pour vraiment faire frissonner.
L’intrigue suit une équipe de scientifiques et d’explorateurs en route vers les confins de l’univers pour tenter un contact avec une mystérieuse forme de vie extraterrestre. Leur vaisseau, le Nightflyer, est censé être un havre de technologie avancée, mais très vite, il s’avère que ce lieu a plus de points communs avec une maison hantée que la dernière station de la NASA. Entre l’intelligence artificielle inquiétante et les incidents mortels qui se multiplient, on s’attend à une montée en tension, mais elle se perd rapidement dans des détours scénaristiques peu convaincants.
Les personnages, pourtant au centre de cette histoire d’horreur psychologique, sont souvent aussi froids que l’espace lui-même. Entre le capitaine énigmatique, les scientifiques un peu clichés, et des motivations qui semblent changer d’épisode en épisode, il est difficile de réellement s’attacher à leur sort. Là où l’on pourrait ressentir leur angoisse, leurs doutes et leurs conflits internes, on se retrouve plutôt à essayer de comprendre pourquoi ils prennent des décisions aussi absurdes que suicidaires. Les scènes où ils s’effondrent dans des accès de panique tombent parfois à plat, manquant de l’intensité psychologique qu’on attendrait d’une telle situation.
Visuellement, Nightflyers fait de son mieux pour jouer la carte de l’angoisse spatiale. Les couloirs sombres, les pièces éclairées par des lumières clignotantes et les effets spéciaux de l’espace infini sont bien pensés, mais rien de tout cela ne réussit vraiment à créer une atmosphère immersive. Les tentatives pour instaurer une ambiance oppressante manquent souvent de punch, et même les moments où le vaisseau lui-même semble animé d’intentions maléfiques ne parviennent pas à faire monter la tension. Le résultat est un mélange d’images qui aurait pu être effrayant mais qui se révèle souvent plat et répétitif.
Là où la série trébuche aussi, c’est dans sa narration. Nightflyers tente de jongler entre science-fiction, horreur et mystère psychologique, mais elle s’emmêle dans ses propres ambitions. Les arcs narratifs démarrent fort, puis s’étiolent sans réelle conclusion, comme si les scénaristes eux-mêmes s’étaient perdus dans les couloirs du vaisseau. Les mystères s’accumulent sans que l’on ait de réponses satisfaisantes, et au final, la série laisse plus de questions ouvertes qu’une soirée de quiz sans fin. Les éléments d’horreur, censés vous tenir éveillé la nuit, se transforment en énigmes frustrantes qui n’aboutissent pas.
Pour couronner le tout, la série essaie de flirter avec des concepts de psychologie et de paranoïa, mais de façon si grossière que cela ressemble plus à un cours de philo de première année qu’à une exploration de l’esprit humain en plein chaos. Ce qui aurait pu être une descente captivante dans la folie se limite à des dialogues introspectifs peu convaincants et des scènes de crise qui semblent exagérées.
En résumé, Nightflyers est un voyage spatial qui promet l’épouvante et la claustrophobie, mais qui se perd en chemin dans un univers d’incohérences et de clichés. Ceux qui espèrent un thriller interstellaire intense pourraient être déçus par cette série qui, malgré ses ambitions, n’arrive jamais vraiment à décoller. Pour une expérience où l’espace est aussi terrifiant qu’infini, d’autres œuvres vous emmèneront sans doute plus loin.