Luc Besson à la moulinette CW. Peste PLUS choléra.
En 2010, la CW cherchait une série avec un personnage principal féminin fort. Elle jeta son dévolu sur l'héroïne du film de Luc Besson, Nikita, déjà adaptée en 1997 dans une série TV appellée La Femme Nikita. Nikita 2010 était donc autant un remake du film que de la série TV. Bienvenue l'originalité.
En choisissant Maggie Q pour le rôle principal, le créateur s'était déjà mis dans une sacrée mouise. Si l'actrice parvient plutôt bien à être crédible dans les scènes d'action, elle ne peut absolument pas évoquer le passé trouble de l'héroïne, tant son jeu manque de nuance. Le constat est le même pour le deuxième personnage principal, interprété par Lyndsy Fonseca, dont le personnage de Nikita représente le sensei. Cette liaison maître - disciple fut très mal exploitée dans la mesure où Nikita et ses compères passent la série en fuite à travers le monde, à tuer des cibles contre la Division dans les deux premières saisons et pour la Division dans les deux dernières. La structure de la série est une réelle catastrophe, on a eu l'impression de revoir les mêmes épisodes trois à quatre fois de suite. Si encore les acteurs avaient été bons, c'eut été un plaisir coupable. Mais entre un Shane West qui ne desserre jamais les dents (et qui doit bien mourir deux fois dans la série), une Melinda Clarke qui en fait des caisses, un Xander Berkeley qui quitte la série bien trop tôt et une bonne demi-douzaine d'acteurs estampillés CW, ils ne sauvent pas non plus la série. A la limite, Devon Sawa, qui joue un amnésique dangereux, était dans le juste. Au final, ça se trahit, ça se rabiboche, ça se retrahit et tout finit dans une dernière saison de six épisodes plutôt efficace mais qui ne peut réellement remonter le niveau d'une série tout bonnement ratée.
Nikita souffre de tous les défauts d'une drama de la CW : les personnages sont infantiles, les acteurs catastrophiques (mais tous beaux gosses, ça doit être le plus important pour le network), les fusillades jamais assez sauvages et les rebondissements abrutis. Même pas un plaisir coupable.