Ninja Kamui est le premier anime proposé par Sunghoo Park, à la tête de son propre studio d'animation : E&H Production, dont la volonté est d'innover dans les techniques graphiques. Si c'était le cas lorsque le réalisateur officiait sur Jujutsu Kaisen, force est de constater que les expérimentations sont timides ici, et seulement lors de certains climax. Si les premiers épisodes s'avèrent exaltant, la production japonaise a tôt fait de s'enfoncer dans des banalités informelles, loin des promesses initiales. Grossièrement, on est devant un John Wick en version ninja cyberpunk. Un ex-ninja est traqué par son organisation, laissé pour mort, et cherche alors à se venger. L'esthétique est à tendance néo noire, et dans la veine de Production IG (Psycho-Pass en particulier), tandis que l'animation et les CGI (quelques méchas pas trop mal intégrés) font davantage écho au style de Polygon Pictures, et la trame des arts secrets, ainsi que le dynamisme et le ton des épisodes renvoient à JJK. L'action est plutôt jolie, et les chorégraphies des combats (avec quelques vues subjectives) sont bien pensées. Le contexte américain apporte un peu de variété, le chara-design est mature et les personnages charismatiques. L'anime est également violent et graphique, et se complaît dans ses séquences berserker sanglantes sur musique techno. Ce n'est pas plus fin que cela, avec des affrontements stylisés à coup de techniques ninja, technologie hi-tech, éléments fantastiques, et armures futuristes. On relève alors bien trop d'incongruités pour le plaisir de dessiner une action dramatique et des tournures scénaristiques mégalo pour toute cette composante SF décevante.