Consternant
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Une série haute en couleur (au sens propre comme au figuré) qui se propose d’explorer la thématique de la femme (qu’est-ce qu’être une femme ? que traverse-t-on en tant que femme ?), notamment du corps des femmes.
Les premières scènes donnent le pitch « une septuagénaire militante du planning familial, Nona, tombe enceinte », une histoire aux apparences de conte aussi drôle qu’émouvant. Avec beaucoup de finesse, d’intelligence et de créativité, une fois de plus Valérie Donzelli signe une œuvre à la fois loufoque et fantastique. La réalisatrice emprunte aux codes de la comédie musicale et du film d’auteur français. Le jeu d’acteur –le phrasé-et le montage souvent décalés soulignent l’incongruité de la situation. La musique rythme les scènes et les rebondissements, mélange les époques et les styles, pour une œuvre intemporelle. Une façon pudique et amusante d’aborder des thèmes parfois douloureux et polémiques.
On a l’impression d’ouvrir une malle aux trésors qui nous emmène à travers le temps, nous faisant revisiter la condition des femmes depuis les années 70’ jusqu’à nos jours. La liberté des femmes à disposer de leur corps…une phrase qui a servi de socle à la légalisation de l’IVG en France. Cela donne le point de départ de la série qui évoque le rapport au corps : comment vivre avec ce corps de femme, l’assumer, l’accepter, le comprendre dans chacune des phases de la vie ? Comprendre et accepter son corps peut nécessiter une vie entière de questions et d’expérimentations. La question transcende les générations et les époques, qui d’ailleurs se suivent, se répondent parfois en s’opposant. Etre une femme est un combat de chaque instant, duquel les femmes sortent plus fortes à plusieurs. C’est ce qu’affirme Nona. Etre une femme c’est aussi se tromper, faire de son mieux, comme n’importe quel homme. Rester libre et humble. Nona et ses filles ne jugent jamais, puisqu’il y a de la magie en tout (dans la vie comme dans les films), tout est possible, les échecs comme les réussites.
L’appartement dans le 18ème arrondissement est d’abord un lieu de vie avant de se transformer peu à peu en ventre grouillant de paroles, de couleurs, de personnages, à l’image du ventre de Nona. En un mot, la vie, en son sein ne cesse de grossir. L’appartement est filmé comme un dédale dont le reste des lieux (la cage d’escalier, le planning familial) ne sont que des extensions. Il y est question de ce qui naît, qui vit, qui meurt… mais aussi de ce qui grandit et s’émancipe.
La série évoque aussi la famille, les hommes, les enfants, la sororité.
On se sent bien avec cette famille qui ne cesse de s’agrandir et qui devient bientôt également notre famille. Elle est d’ailleurs sans âge, sans époque. Chacun y trouve sa place, les hommes aussi.
Une série qui donne envie d’être fière d’être une femme, comme le crient Nona et son amante.
Créée
le 31 déc. 2021
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