Ça boom, les djeun's ?!

Je me suis lancé dans le visionnage de cette série car je suis amoureux de Louise Labèque. Un homme simple qui aime les choses simples. Malheureusement, on ne la voit que pendant 4 épisodes et jamais très longtemps.

La série se divise en 3 arcs, suivant des personnages différents à chaque fois. Nous avons un arc à l'université et deux au lycée. Le 1er arc se concentre sur le coupable et les deux autres sur les victimes.

Il serait difficile d'énumérer les bons points de la série tant ils sont rares, je dirais que dans le 3e arc, la situation avec le fameux "enquêteur de la brigade de protection des mineurs" est assez ambiguë pour semer le doute jusqu'à ce qu'il demande des photos explicites. On comprend alors que c'est un harceleur qui se fait passer pour un enquêteur, la chute est presque comique tant elle est grossière, mais la construction de la relation marche bien.

Le reste de la série est catastrophique.

Déjà parce que ça croit cerner la vie d'adolescents dans les années 2020, sauf que c'est fait par des cinquentenaires qui n'ont aucune idée de ce qu'est un adolescent aujourd'hui. En fait, la série s'adresse aux parents, parce que ça parle d'enfants harcelés, du manque de communication avec les parents, la honte et l'incapacité à dialoguer, à intervenir. Un sujet "important" mais qui sera très mal exécuté.

Tout le monde joue mal, c'est un enfer. Rien ne va, d'habitude je ne m'attarde pas sur les acteurs parce que je m'en fous, mais là ils sont trop nombreux à mal jouer pour que ça ne me sorte pas du truc.

Ensuite, on enchaîne les lourdeurs tout au long des épisodes. Dans le 1er arc, on suit donc Victor, fils de famille bourgeoise avec un nom à particule (ça a un sens dans le film). Donc un fils d'avocats, nom à particule, bourgeois, c'est forcément lui le méchant. Comme si on avait pas déjà vu ça dans un paquet d'œuvres auparavant (Les Choses humaines, par exemple). Le mec tout beau tout propre avec un bel avenir, élevé sérieux, sportif, en couple et amoureux, il aide sa meuf à réviser, etc. C'est lui le méchant. Enfin, lui se dit innocent et on va chercher à savoir la vérité sur l'affaire dont on ne saura rien avant le dernier épisode de l'arc. Mais voilà, c'est d'une banalité affligeante. En plus, le mec est à l'université, il est bourré en soirée et filme une mineure en train de baiser. Je n'y crois pas. C'est un comportement trop puéril pour un mec majeur. Généralement on fait ça au lycée ou au collège, pas à la fac. À la fac, on s'en fout des coucheries des gens, c'est un immense baisodrome. Donc pourquoi aller emmerder une gamine ? On nous fait croire que c'est parce qu'il est jaloux de s'être fait recaler, mais c'est vraiment une facilité scénaristique à la con. Et exemple tout simple, on a une scène à la soirée où il essaye de draguer la fameuse mineure, elle le remballe, il insiste et une chanson passe à ce moment dans la soirée. La jeune fille se lève en hurlant les paroles "when she says no, it's no" (ou une connerie comme ça). On sursignifie ce qu'il se passe. Ça aurait été bien plus intelligent de laisser un blanc avec la musique en fond, plutôt que d'alourdir comme ça...

Dans le 2e arc, on suit une jeune fille lesbienne au lycée qui est filmée à son insu en train de coucher en soirée et on cherche le coupable. Pareil, ça prend des plombes. Les enjeux sont nuls, on n'y croit pas à un seul instant. Ça se voit que c'est écrit par des vieux, les dialogues sont insipides et ne reflètent pas la mentalité des ados d'aujourd'hui (non pas que je connaisse particulièrement les ados d'aujourd'hui, mais je suis encore assez jeune pour m'en apercevoir). D'autant plus qu'il y a des absurdités (les gamines qui font à peine lycéennes vont en boîte boire de l'alcool et jamais elles ne se font contrôler ??). Évidemment à la fin tout est bien qui fini bien, ça se réconcilie, ça mange des pizzas et ça promet de faire des efforts. Gnagnagna.

Dans le 3e arc, l'ado se fait piéger sur une appli de rencontre. Donc déjà, à 16 ans elle va sur une appli ? Nan, ce n'est pas légal et à aucun moment elle ne parle de modifier son âge. Ensuite, elle tombe sur le profil du beau gosse du lycée et une relation se crée. Il se trouve qu'en fait c'est un faux profil d'un mec qui lui a demandé des photos coquines pour ensuite la faire chanter. Là encore, c'est un peu trop facile. Comment est-ce qu'elle fait pour tomber sur LE PROFIL du mec du lycée et comment LUI allait se douter qu'il tomberait sur une fille du lycée ? Pareil, en fait le gars derrière c'est un pion, bon c'est facile comme ça il connaît le lycée et peut se faire passer pour un élève. Mais jamais il se dit que faire chanter une fille de son lycée était une mauvaise idée ? Et en plus, à quel moment, en tant que mec, tu vas sur une appli pour faire chanter une fille ? C'est vraiment ne rien connaître au fonctionnement des applis que de croire qu'un mec va sur Tinder pour piéger une femme. L'inverse, sûrement. Mais un mec ? Jamais. Donc une fois qu'elle comprend s'être faite piéger (après avoir volé de l'argent pour payer 1000€ de frais de dossier et envoyé des photos coquines au mec de la brigade. À quel moment tu y crois ??? Je veux bien qu'elle soit désespérée mais aucun ado n'aurait la naïveté de le faire) elle échafaude un plan avec ses potes pour piéger le gars. Elles comprennent qu'il est du lycée et que c'est un pion. Là, on se dit qu'elles ont juste à aller près de lui et faire sonner son téléphone (puisqu'elle a son numéro, il n'appelle jamais en masqué). Ben non, elles vont tenter de subtiliser son téléphone pour le déverrouiller et supprimer les photos. Elles tentent de l'emmener dans un endroit où il n'y a personne, etc. Le mec arrive à visage découvert comme si personne n'allait le reconnaître (j'ai été pion, tous les élèves te connaissent). C'était vraiment très compliqué pour rien, surtout pour 3 ados de 16 ans.

Mais par-dessus tout, le problème est que c'est jamais bien réalisé. C'est même vulgaire. Les soirées donnent envie d'être avec tous ces gens alcoolisés qui se pécho alors que c'est le lieu de la débauche (en tout cas, c'est ce que ça en dit après coup). Y a trop de paillettes, de plans au ralenti, de néons. Ça donne envie. Non et non. Pourquoi suresthétiser ce que tu dénonces ? D'autant plus que la réalisatrice est engagée dans les causes féministes, ça n'a pas de sens. Alors ça a été fait par 3 réalisatrices différentes, mais ça ne se voit pas. La réalisation est la même. Et c'est laid. C'est trop propre à l'image, rien ne ressort.

Je n'arrive pas à croire que des gens dépensent de l'argent pour ça. D'ailleurs en voyant les noms au générique, beaucoup sont des fils et filles de (Hazanavicius, Biolay).

Ne perdez pas votre temps avec ça, il y a bien mieux à faire (et à voir)...