Quand le poète Rimbaud eut assis la Beauté sur ses genoux, il la trouva amère et l'injuria.
Mais quand cinq jeunes filles d'un club de littérature font, sans s'en rendre compte, s'asseoir l'Adolescence sur leurs genoux, qu'arrive-t-il ? Quand celle ci ne vient pas seule, apportant avec elle un profond sentiment d'égarement, la trouve t'on également amère ?
O Maidens In Your Savage Season parle donc ce fameux goût et de ces cœurs au blanc pur tachés par le bleu d'une jeunesse éphémère, le tout teinté d'un profond amour pour la littérature.
Ces 5 jeunes filles, jusqu'ici élevées dans un cadre de vie puritain, étudiant dans un établissement scolaire moralisateur et peu laxiste, voient ainsi leurs vies profondément bouleversées. Foule de questions les assaillent alors : Qu'est ce que le sexe ? Quel est donc ce désir qu'on ressent devant des gens qu'on considérait avant comme de simples amis ? De l'enfant à l'adulte, il y a un gouffre dans lequel tout le monde finit par tomber. Dure est la chute, et tout aussi dure est la remontée.
Via une narration empreinte d'une profonde poésie, chacune de ces filles passent donc par une expérience différente propre à cette période de découverte. Quand l'une retombe dans le filet de son ancien professeur et mentor, bien plus âgé qu'elle, l'une se rend compte qu'elle est amoureuse de son ami d'enfance. Rien n'est jamais traité de manière niaise ou superficielle dans cette œuvre, tout y a sa place et sa conclusion.
Enchaînant avec grande maîtrise autant de moments touchants, poétiques, comiques et sérieux, on se sent profondément touché par les expériences diverses que vivent les personnages. La sphère romantique qui englobe chacun d'entre eux n'est jamais amenée à suinter sous des clichés maintes fois utilisés, et sait se renouveler avec cette synergie qui habitent le club de littérature.
L'ensemble de 12 épisodes se regarde avec tellement d'appréciation qu'il fût dur de réfréner mon envie de tout regarder d'une traite, tant les histoires sont captivantes et menées avec une tension palpable. Enchaînant souvent révélation de dernière minute sur action imprévisible des personnages, nous nous retrouvons ainsi souvent dans le même état qu'eux : dans un état d'égarement.
Et quand la conclusion finit par poindre, on comprends alors qu'on a posé cette œuvre sur nos genoux, et qu'on lui a trouvé une saveur aigre. Et douce. On se sent floué que ça n'ait pas duré plus longtemps, mais telle une saison sauvage, ce fut court mais intense.