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Phénomène de la sphère otaku d’abord publié sur internet avant de trouver sa voie en version papier, One-Punch Man était l’un des mangas dont l’adaptation en animé était la plus demandée. Lors de son...
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le 24 févr. 2016
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Comme tu le sais sûrement, il existe dans le manga plusieurs genres visant plusieurs catégories de public. Que ce soit un Shonen, Seinen, Shojo, le manga est une dénomination large couvrant un univers allant du ecchi raccoleur au hentai franchement crado, du Yaoi au Yuri (son pendant féminin), du Kodomo au Seinen virant au gore franchement dégoulinant. Le tout peut être alors subdivisé en une multitude de sous-catégorie brassant des univers aussi large que le post-apo désabusé jusqu'au polar noir en passant par le fantastique, l'héroic-fantasy, l'horreur … j'en passe et des meilleurs.
J'dois bien t'avouer que j'ai oublié quel nom allait à quel sous-genre. Honte sur moi.
Le genre qui perce le plus, en tout cas dans notre belle contrée hexagonale, c'est le shonen. On a beau dire que nous, on s'enfile du manga sérieux et adulte par paquet de douze, les chiffres parlent d'eux-mêmes. On voit pas un Berserk ou bien un Monster en tête des ventes. Encore moins un Blessures nocturnes ou bien un Mushishi.
Le shonen et ses codes éculés, ce type de manga qui a fait rêver les enfants que nous étions alors -ça vaut pour ma génération autant que pour celle d'avant - voir qui nous ont maintenu accroc durant toute notre adolescence. Les plus anciens vibraient au rythme des Dragon Ball et autre Chevaliers du Zodiac, les plus jeunes se sont rués sur Naruto, One Piece et plus récemment le très populaire Fairy Tail dont même les détracteurs prompt à dénoncer le fan-service racoleur pour adolescents libidineux reconnaîtrons une qualité à son adaptation animé : sa bande-son du tonnerre.
Malgré les guerres qui éclatèrent, éclatent et éclateront – nous en gageons – entre différentes communautés adulant tel ou tel shonen, je peux affirmer sans risque que la trame narrative et le but général est globalement le même d'un shonen à un autre. Traitée avec plus ou moins de subtilité, plus ou moins d'intelligence au sein d'un univers plus ou moins original et développé.
Le discours que je vous tiens là n'est absolument pas celui que j'aurais pu tenir il y a quelque années, j'étais de ceux soutenant mordicus qu'un One Piece se plaçait au pinacle de l'inventivité et de l'intelligence.
Depuis j'ai évolué. Si si.
Le schéma du shonen est sensiblement le même d'une franchise à une autre, avec des thématiques tournant autour du passage de l'âge d'enfance à l'âge adulte à travers une quête initiatique.
Notre héros s'entoure la plupart du temps de comparse au passé chargé et au fil d'un entraînement qui commence avant la narration et se poursuit durant le parcours cherche à devenir plus fort – voir le plus fort – pour au choix devenir roi des pirates, protéger ses amis, son village, sauver l'univers, combattre les méchants …
Méchants qui sont par ailleurs une autre composante importante dans ces histoires. Qu'il soit complexe, nuancé ou bien tout simplement méchant pour être méchant, le Némésis de notre héros est un type qui pour créer de la tension se doit d'être pétri de classe et de badassitude.
Et One Punch Man soigne particulièrement ce côté-ci, proposant des supers-vilains tous plus abusés et spectaculaires les uns que les autres, allant d'un Picollo couleur violette à une bande d'extra-terrestre dont la force proprement titanesque et la puissance esthétisée contraste avec la simplicité de notre Saitama pour mieux appuyer l'effet comique de la chose. Même si notre personnage est capable pendant de brefs moments de dégager une classe absolue.
Lorsque s'affrontent héros ordinaires et bad-guys, l'animation nous gratifie de scènes dantesque dans lesquels les déchaînements de puissance entraîne moult destructions, supers-attaques, retournements de situations … Arrive inévitablement le moment où notre héros arrive, avec son chara-design simpliste contrastant avec les muscles saillants et le design recherchés des autres personnages. Opposant toute son indifférence impolie aux laïus de ses « adversaires », il n'a qu'à balancer un coup de poing ordinaire pour terminer le combat.
Qu'importe les adjuvants et les opposants, Saitama les surclasse tous, surnage dans un univers de médiocrité qui l'ennuie profondément. Incapable de trouver un ennemi à sa mesure, il perd la motivation qui l'avait poussé à devenir un héros et à subir un entraînement intensif. D'autant que la reconnaissance n'est pas au rendez-vous, notre chauve étant ignoré malgré ses exploits.
One Punch Man ne rate aucune occasion d'écorner l'image du shonen-manga en appuyant à outrance sur ses codes tout en nous plaçant dans la peau d'un héros blasé qui désamorce chaque situation et se fout de tous les enjeux tragiques. Le monde dans lequel il évolue suit ces codes à la lettre, des méchants aux motivations alambiquées ou bêtement manichéenne jusqu'au disciple au passé tragique, rien ne nous est épargné. Mieux, Saitama est notre reflet de spectateur blasé qui se moque de tous.
Cet animé je l'ai au départ comparé à Excel Saga ou bien à Gokudo, il est vrai qu'il s'inscrit dans le genre parodique mais là où ces animés jouent la carte du grotesque pour Excel Saga ou du cynisme moqueur envers l'héroïc-fantasy d'un Gokudo à travers son anti-héros, One Punch Man se moque du genre tout entier tout en s'inscrivant dans ses cadres et en produisant un shonen-type d'excellente facture.
L'anime prend une autre direction par la suite en inscrivant son héros dans une organisation et en jouant plus à fond la carte du manga plus classique. Espérons qu'il garde sa fraîcheur et sa stupidité pour la suite.
Et l'une de mes scènes préférée -et qui illustre bien cette moquerie constante du genre - nous montre la demande de Genos qui désire devenir le disciple de Saitama. Comme tout bon personnage, il raconte son passé troublé, ses malheurs, son destin tragique, ses motivations sérieuses ... tandis que Saitama passablement énervé par ce dialogue exposant le passé du personnage lui demande d'abréger de manière très sèche. Par-fait.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Le "Tout bon" de la Japanimation et Les animés & moi
Créée
le 7 janv. 2016
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