Guimauve et chocolat chaud
Il n’y a pas très longtemps, mais bien sûr je ne m’en souviens plus, j’ai vu une vidéo où un mec disait « L’appréciation d’une œuvre dépend aussi du cadre dans lequel cette dernière est regardée ». C’est donc en pleine période de stress intense que j’ai commencé à regarder Isshuukan Friends. Dans la période où j’étais sûrement un mec acerbe, pas fréquentable et belliqueux. Bref le moi habituel mais en pire.
Cette série a eu le même effet sur moi qu’un calmant ultra-fort bourré de Poppers. J’avais la joie de vivre tout en étant un peu mou du genou.
Certains d’entre vous connaissent sûrement la série Usagi Drop. Isshuukan Friends aura le même effet, en moins fort quand même. C’est une série gentille. Je pense que ce mot seul traduit toute la sympathie que j’ai à l’égard de cet animé.
L’histoire tourne autour d’un mec qui décide de se faire friendzoner tout seul comme un grand de façon hebdomadaire en allant voir une fille qui oublie ses amis, et uniquement ses amis, en fin de semaine. Le pitch est aussi simple que ça et n’a aucune autre prétention que celle de présenter une amitié singulière qui se construit à coup de faux-semblants.
On aurait pu avoir peur, notamment à cause de la structure narrative du début qui donnait : 1 épisode = 1 semaine. L’intrigante histoire platonique à souhait qui n’évolue que par à-coup, c’était ça que je redoutais plus que tout. Sauf que la série arrive à éviter cet écueil et malgré une certaine monotonie, qui finit par s’installer, on y trouve son compte parce que c’est juste la dose de niaiserie qu’il fallait.
Oui Isshuukan Friends est niais. Que ce soit dans son histoire, dans ses relations ou encore dans son chara-design on a un sentiment bon-enfant qui nous entoure, une espèce d’aura gentillette qui ne vous lâchera pas et vous mettra le sourire aux lèvres pendant 20 minutes à chaque épisode.
Donc oui, chaque semaine pendant 20 minutes j’attendais ma dose de bonne humeur, j’attendais de voir l’évolution, à tâtons, d’une relation qui se construisait d’une belle façon. Ce sentiment est surtout traduit par les personnages qui ont des réactions que je trouve, presque à chaque fois, très justes par rapport aux situations. Très justes pas parce que c’est réel mais parce que par rapport à leur personnalité ça paraît normal. Ils ont tous une psychologie très simple à comprendre et à appréhender et, même si on a du mal à s’identifier, on comprend les motivations, ce qui les pousse à agir de telle ou telle façon.
Le point que je reproche à ce niveau là c’est le manque de diversité des personnages. Ils sont tous différents, ça il n’y a aucun problème, c’est juste qu’on a l’impression qu’ils sont tous mous. Terriblement mous. Shogo est le bon élève mou qui, même s’il ne le montre pas, est toujours prêt à donner des conseils. Saki est la maladroite de service, molle. Kaori est l’élève molle qui préfère rester dans son coin à cause de ses problèmes.
Vous avez saisi l’idée ? C’est souvent mou et lent mais aussi bizarre que ça puisse paraître, je ne me suis jamais ennuyé en regardant la série. Les moments de flottement me semblaient normaux car les personnages sont construits comme ça et parce qu’il y a une vraie place à la contemplation malgré des décors souvent assez pauvres qui se répètent.
Isshuukan Friends c’est une série assez paradoxale en fait. Ce que je reproche à beaucoup d’animés trouve sens ici. Et je crois connaître la raison : c’est un animé sincère. Sincère sur son propos, sincère dans ses dialogues, sincère dans sa réflexion. Jamais il ne paraît pédant même lorsqu’il y a une rupture de ton, lors des derniers épisodes. Isshuukan Friends c’est l’envie honnête de nous montrer une histoire d’amitié (ou plus ?) touchante.
C’est classique, ça casse pas trois pattes à un canard, mais c’est mignon, c’est gentil et ça n’a pas d’autres prétentions. Et pour ceux qui pensent que ça ne suffit pas, croyez-moi ici c’est le cas.
Bref une série à regarder au coin du feu avec du chocolat chaud et de la guimauve.