Encore une série qui vend son inconsistance. On a là une série avec un sujet qui laissait un nombre de possibilités impressionnant pour une bonne série. Jenji Kohan n’arrive pas à se décider et la série traine donc d’épisode en épisode. Pour situer : Piper Chapman caricature de la bourgeoisie américaine est condamnée à 15 mois de prison, son petit ami juif (pourquoi le préciser ? Je n’ai pas compris surement de l’humour…) l’accompagne pour son entrée en prison et là commence le massacre.
On s’attend à voir la confrontation entre cette bourgeoisie, le milieu carcéral et sa population… Finalement non on règle ça en 15 minutes dans le premier épisode. En réalité pendant les 13 épisodes de la première saison Piper va enchainer les bourdes se créant tout un tas d’ennemies. Ah! On va donc avoir une série avec de la violence et une description très crue des problèmes raciaux aux Etats-Unis et dans ses prisons? Non plus, on peut faire toute une saison en ne faisant qu’utiliser les autres personnages pour créer des problèmes et faire dire à Piper « Je suis sincèrement désolée».
Finalement on a une série qui raconte la vie quotidienne de filles habillés en marron, leur caractère, leurs petites querelles, leurs histoires d’amour.
Evidemment il est plus facile de critiquer que de créer, cette série n’est pas non plus à jeter. La diversité des personnages est amusante, on retrouve les classiques: Le personnage principal, son fiancé, son amant, celle qui terrorise mais qui est gentille, la méchante et ses sbires. Mais il en apparait d’autres : la folle, la junkie, la nonne, un(e) transsexuel…
Le flashback qui à chaque épisode nous montre la vie d’une des ces femmes avant la prison les rend plus attachantes on est presque plus intéressés par la vie des autres personnages que par les problèmes de Chapman que l’on finit par connaitre par cœur, on espère qu’elles arriveront à s’en sortir, on sourit face à leur complicité et on est presque attendris quand elles prennent soin les unes des autres même quand cela est un peu violent.
Un vrai point positif la fin. La série aurait pu très bien finir là (d’ailleurs je ne regarderais pas la suite) on a enfin au bout de 13 épisodes soit 11h de film tout de même une réelle progression. Chapman se retrouve face à Pennsatucky mais en réalité elle se retrouve face à elle-même, face à sa faiblesse et ses peurs. Et enfin elle arrête de pleurnicher et prend les choses en mains (on est même surpris on s’attendait encore à des larmes et un sauvetage in extremis) alors vous allez dire que c’est l’aspect animal de la violence qui plait, mais je ne suis pas d’accord, la question qui se pose est de savoir à quelle point la prison a changé cette femme et dans quelle sens. Alors évidemment éthiquement les solutions qui consistent à offrir des crèmes pour le dos à ses adversaires sont plus jolies. Mais vous conviendrez qu’elles paraissent un peu incongrues en prison. Piper montre qu’elle est réellement indépendante et qu’elle peut prendre soin d’elle. Mais en même temps elle est capable de blesser sans nécessité (il n’était pas nécessaire de la massacrer) et qu’elle y trouve presque un plaisir.
Orange Is The New Black, n’est clairement pas une très bonne série mais elle reste tout de même plaisante, il n’y a aucune difficulté de compréhension ni de questionnement. Vous pouvez très bien regarder toute la série en cuisinant vous ne manquerez pas grand-chose.