Une série sur l'amérique et le choc de deux mondes.
La famille Foster, communauté vivant dans les montagnes, "rebelles" de la société, refusant tout progrès, toute scolarité, pour une vie où le groupe et l'environnement ne font qu'un, régie par des croyances, teintée de magie, de codes relevant de l'ancien temps pour une vie sans arme ni violence, sans argent et sans éducation.
Les thèmes traités rappellent la série « Justified », avec la lutte de clan et un clin d'oeil : la préparation alcoolisée en remplacement de l'herbe cultivée, de la famille Bennett.
Un générique réussi qui rappelera celui de « the true dectective », et une belle affiche également. Seulement, le résultat n'est pas aussi "photogénique" avec une mise en scène plate et pas franchement travaillée, des prises de vues de lieux et d'espace souvent identiques et quelques plans vue du ciel histoire de voir un peu l'immensité des lieux. Une photographie assez terne, mais surtout un scénario qui s'arrange et qui fait traîner les "intrigues" pour des "coups de théâtre" longuets.
La colonisation, la lutte contre le pouvoir d'américains pure souche, qui rappelle que certains revendiquent encore aujourd'hui leur droit à l'indépendance et à un mode vie en autarcie.
Une compagnie minière afin d'en exploiter les ressources souterraines, le charbon, et d'une de ses représentantes (Francie Swift, très à l'aise) ne doutant de rien et usant de tous les subterfuges.
Faux bons prétextes de création d'emploi, crédulité des habitants de la bourgade et quelques personnages donc excessifs pour des expéditions punitives...
Le ton est donné et les ingrédients sont tous là pour faire une fiction plaisante, reste que le scénario est peu crédible sur l'ensemble. Cette communauté est plutôt décrite comme une bande de fous furieux, n'hésitant pas à aller contre leurs “idéaux” (dès le premier épisode !) par des situations frisant le ridicicule.
Le message de liberté et du “vivre autrement” est perçu plutôt comme un délire dangereux auquel on aura du mal à adhérer. A tel point que l'on se demande si ce n'est pas un vrai faux hommage !
Des situations empruntent de soupçon de “magie” qui rappelent plutôt le fantasme des mythes qu'une réalité fantastique liée aux croyances de cette communauté peu mise en avant...Quelques loups, un éclair dans le ciel...Seuls quelques "morts" faisant rebondir l'intrigue dans une sorte de tragédie, et l'exotisme de cette histoire, offre un certain intérêt pour les péripéties des uns et des autres, mais s'essoufle vite.
Ryan Hurst est assez imposant, et Tom wright tout en finesse dans son décalage entre son esprit perdu, intègre mais hors du coup, flottant entre deux mondes...que l'on avait déjà repéré dans « top of the lake » de Jane Campion, est parfait.
Quelques personnages et des têtes connues (David Morse), et malheureusement encore un rôle féminin qui se veut indépendant, réfléchi à la limite de la manipulation pour le bien (?) du clan se révèle être le personnage type qui utilisera le plus vieux métier du monde. Ce peu d'originalité devient lassant pour des rôles qui s'avèrent à terme n'avoir aucun intérêt pour les actrices et l'histoire.
On notera quelques scènes franchement poussives, que ce soit l'attaque d'un magasin, les peaux de bêtes en guise de vêtements, une horde de policiers qui tournent en rond dans la forêt (avec pourtant tous les outils électroniques adéquats - rappel aux colons qui se sont perdus dans les appalaches lors de leur épopée vers l'ouest et qui du coup y restèrent-).
Les acteurs ne suffiront pas ici à compenser pleinement.