Bon, une fois n'est pas coutume, j'avais écrit une critique qui ne rendait pas du tout justice à la série, du coup, hop, j'ai tout effacé, pour recommencer à neuf.
(Si dans la vie les nouveaux départs se faisaient aussi simplement, ce serait vachement bien quand même...)
Square Enix, la firme à l'origine de bon nombre des plus beaux jeux d'aventures sur consoles (oui, c'est aux Final Fantasy que je pense, le VI et le VII en particulier), a promis gros avec Pandora Hearts.
Déjà, qu'on le veuille ou non, Square + "Hearts" = Kingdom Hearts, dans le coeur des joueurs, et ça pose inconsciemment une attente, une excitation, car, bien que ça me fasse un peu mal de l'avouer, Kingdom Hearts est une excellente série de RPG, bien plus profonde et sombre que la présence de Mickey ne pouvait le laisser présager.
Mais le parallèle entre les deux s'arrête ici. Enfin presque.
Là où Kingdom Hearts réussissait à déterritorialiser les personnages et les mondes de Disney en leur donnant de l'épaisseur, de la tension dramatique, sans sacrifier la part de rêve inhérente à ces univers, Pandora Hearts réussit quelque chose d'analogue avec Alice In Wonderland, et va même plus loin dans le processus.
En effet, plutôt que d'offrir une énième relecture de l'oeuvre de Carroll, Pandora Hearts s'approprie ses archétypes pour les intégrer dans le folklore d'un univers qui n'a finalement pas grand chose à voir avec la folie hallucinée du monde pseudo enfantin d'Alice.
Et c'est une bonne chose, car généralement, à part faire gigoter Lewis Carroll dans sa tombe, rien de bon ne sort du trou d'Alice (hum), à l'exception peut-être d'un magnifique jeu dont le second volet, Retour au Pays de la Folie est sorti il y a peu. (et un film de l'incroyable Svankmajer) (...bon en fait il y a quelques bonnes choses, je ne vais pas les lister, mais elles existent...)
Bref, cette série fera donc plus facilement penser à Fullmetal Alchemist, Persona 3 (tant graphiquement que par certains aspects fondamentaux, les amateurs des Shin Megami Tensei verront vite de quoi je veux parler), aux grands JRPG avec leurs scénarii profonds, souvent torturés, leur souffle épique, leur tension dramatique.
Ici, on baigne dans le mystère, les mémoires fragmentées, les souvenirs perdus, la magie, les organisations secrètes, la mélancolie, bref, que du classique somme toute, mais la rencontre des références à Carroll et de l'univers Fantasy made in Japan donne une patte particulière, ce petit plus qui nous donne envie d'aller plus loin, de visiter ce monde, de découvrir ce qui se cache dans l'ombre.
J'ai eu la chance de découvrir cette série sans rien connaitre de son histoire, et le peu que j'ai pu lire dans la presse enchainait les spoils violents à la vitesse du son.
C'est pourquoi j'ai décidé de m'abstenir de parler de l'histoire.
Et aussi des quelques défauts de la série, parce que je suis sous le charme, voilà. C'est comme ça.
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