Pas de réelle panique à l'horizon . . .

Série à sensation de la part d’Amazon qui a mis à disposition toute la première saison tirée d’un livre de Lauren Oliver titré tout simplement Panic, celle-ci suit une compétition secrète mise en place à chaque fin d’année scolaire qui oppose plusieurs jeunes candidats sur des défis de plus en plus spectaculaires qui mènent à une belle cagnotte pour se tirer de leur ville du Texas sans avenir.

Dans le lot des épreuves que ne renierait pas toute la production de Koh Lanta, des intrigues en filigrane ressortent des cadavres du placard qui vont complexifier le jeu et soulever pas mal de manipulation et de trahison. Heather, fille au statut social pauvre vivant dans un mobil home avec sa petite sœur et sa mère irresponsable, va gouter à la Panic et aux mystères qui vont avec.

Autant dire que le pitch fait rêver et laisse promettre une compétition serrée où les candidats ne se feront pas de cadeau pour aller jusqu’au bout des épreuves dans un contexte social terni par le manque d’opportunité. En posant la série sur une plateforme de streaming, l’évidence d’une maturité liée au show sera un plus pour renforcer l’aspect dramatique que requiert ce type de série.

Après un premier épisode d’exposition et l’envie d’être transportée par les enjeux, le côté brut du jeu marqué par un mort suite à une précédente édition trop corsée va peu à peu perdre en impact pour épouser les contours et la forme d’un teen drama qui recherche une saveur.

On navigue plus dans les amourettes et les duos improbables à s’en faire des grimaces que sur la portée du jeu très mystérieux dont on ne sait pas quelle personne le constitue. De cette donnée, la partie suspense qui ne sert uniquement qu’au développement des challenges sans vraiment porter un gros coup dramatique, ne prend pas autant d’ampleur que son pitch l’espérait en préservant du danger tous les jeunes candidats.

Peut-être que l’épreuve de la maison incendiée involontairement (ép.5-6) ou les confessions livrées les yeux bandés (ép.7), font effet dans la déstabilisation des personnages mais la narration ne cherche pas à les impliquer plus qu’elle ne devrait en se concentrant sur l’identité qui tire les ficelles et les mamours trop présents.

Les personnages à l’utilité narrative limitée se dispersent et la quête d’Heather semble fade et préméditée pour vraiment s’emballer. C’est le personnage pauvre par excellence aux qualités humaines appréciables qui veut s’en sortir et briser son destin de fille bouseuse en se prenant à rêver d’autres voies plus gratifiantes. Á coup sûr, elle remportera l’argent. Pour le reste, Panic aurait pu s’incruster dans le catalogue des programmes des chaines américaines Lifetime ou CW, on n’aurait fait aucune différence avec d’autres shows du même calibre.