We are absolute predators, we do not even have any ennemies...
Kiseiju ou comment se lancer dans l'adaptation d'un manga des années 80 en 2015. Et quel manga! Une des oeuvres considérées comme un des plus grands chefs d'oeuvre du seinen fantastique encore de nos jours, fallait quand même assurer au risque de se faire conspuer par les fans sur 40 générations. Pour le topo rapide, des parasites arrivent un beau jour sur Terre, attaquant et dévorant la tête de leurs hôtes pour en prendre le contrôle. Shin'ichi, jeune lycéen un peu empoté et innocent, réussit par miracle à ne pas perdre sa cervelle mais à la place le parasite prend sa main droite, prenant le nom de Migi. L'anime traite donc leur étrange relation et les épreuves auxquelles ils feront face. L'anime approche donc de sa fin, d'ici 3 à 4 épisodes au moment où j'écris et il est peut-être temps d'en parler non?
J'ai découvert Parasyte un peu au hasard à vrai dire. Un ami qui s'était engouffré les scans en une semaine m'a dit que le manga était génial, personnellement le concept d'une main polymorphe vu de loin sur quelques planches me paraissait juste un traditionnel WTF japonais. Puis les premières infos sur l'anime sont parues et sa réputation a sonné à mes tympans. Et je me suis peut-être laissé emporter dans la lecture, le bouffant moi aussi en une semaine. Bilan? Putain de bordel de Dieu, ça faisait un moment que j'avais pas lu un truc aussi génial. Alors bien sûr, le concept d'une invasion extraterrestre, ça existe depuis un peu l'aube de la SF. Les parasites humanoïdes, coucou The Thing. Mais parvenir à aborder autant de thèmes et avoir autant de sous-sens dans une oeuvre en dix tomes, c'était une des premières fois que je voyais ça. Je m'abstiendrais de spoiler mais pour ceux qui ne l'ont pas lu, foncez o/ Visez les scans par contre, le tome 3 est introuvable à moins de débourser 80 boules sur un site en ligne (m'en fous, j'achète en ce moment le reste de la série en attendant une potentielle occasion miraculeuse, c'est dire si j'ai adoré)
Et donc l'anime a commencé alors que j'étais encore en pleine hype. Episode 1? L'animation est top, pleins de petits détails agréables, et hop hop, c'est quoi ces lunettes? Depuis quand le héros porte des lunettes? Sacrilège ont donc hurlé les puristes et moi... Bah j'm'en foutais. Comme l'ajout de smartphones et de tablettes. Bah oui les gars on est en 2015, plus dans les années 80. Forcément on passe par la case adaptation d'époque. La technologie a un peu évolué, les techniques d'animation aussi (j'pense que si tu demandais d'animer des tentacules qui bougent dans tous les sens en 80, on t'envoyait chier mais aujourd'hui grâce aux progrès du hentai ça se gère... Oh wait) et le chara design y passe aussi. La racaille du collège en uniforme juste plus musclée que la moyenne devient logiquement le gars en blouson bonnet mal rasé, le héros a un design évoluant avec des événements marquants etc. Et puis il les a pas gardé longtemps les lunettes, arrêtez de chialer, vils puristes.
Donc l'animation c'est traité et... Et la musique aussi, ça se plaint? Alors soyons clair, le dubstep chez moi, c'est rattaché à un mec en train de convulser sur son synthé. Ouais c'est méchant mais je trouve que ce genre est officiellement à chier (le premier qui tente de me faire écouter du Skrillex, je l'égorge). Et pourtant dans Parasyte... Bah l'OST est bien sympa. La musique est gérée correctement, bien placée et certains morceaux (NEXT TO YOU ou encore HYPNOTIK) ont même réussi à gagner une place dans ma playlist musicale (et comme dit pour que je foute du dubstep, faut y aller). Donc ici encore une putain de réussite.
La qualité de l'adaptation? Eh bien pour moi qui vient de survivre à Tokyo Ghoul et Terraformars... Putain ça fait du bien de ne pas avoir de censure dégueulasse à grands coups de bandes noires dans la gueule. Les scènes violentes sont bien restituées et c'est quasiment une performance ces derniers temps. Quand aux scènes plus douteuses... Eh bien voir un main en forme de phallus était pour moi le truc qu'on ne risquait pas de voir à la télé... Eh bah j'me suis trompé, tout a bien été adapté au poil de cul près '-' (non non, ce n'était pas d'une scène porn dont je parle rassurez vous). Donc primo, bravo pour avoir réussi à envoyer chier la censure, c'était pas gagné.
De façon, la ligne émotionnelle du manga est suivie parfaitement bien, sublimée par l'animation qui rajoute un plus et la musique qui a mon sens est une des meilleures armes pour relever l'émotion dans les séries animées. J'ai pleuré comme un bébé lors de l'épisode 18 ("Namida ga" ;_; ), je me suis marré comme pas permis dans l'épisode 19 avec Tamura Reiko ou avec les premiers épisodes et le début de la relation Shin'ichi/Migi. La série en elle-même conserve les messages écolos (autre raison pour laquelle cette adaptation est sortie si tard, le manga étant très certainement en avance sur son époque) et humains du manga. Il n'y a qu'à voir les différences dans la famille après les événement des vacances des parents de Shin'ichi: avant, famille unie et joyeuse, ambiance assez bon enfant et blagues de bite; après, famille distante, détruite, ambiance plus sombre et sérieuse, évolution du charadesign etc. Cette transition d'ambiance (d'ailleurs juste merveilleuse dans le manga comme l'anime tant la scène est brutale et juste dans la réaction du héros) marque une entrée violente dans l'âge adulte de Shin'ichi et est très bien réalisée. Tout comme la vaste critique sur les comportements humains vis-à-vis de leur environnement. Merci Migi (dont la personnalité parfaitement pure de tout jugement humain renvoie un regard assez objectif sur nos moeurs) pour cette merveilleuse réplique: "De tous les êtres vivants, l'homme est celui qui se rapproche le plus de ce que vous appelez un démon".
Petit point aussi sur le rythme, extrêmement bien géré. Merci les coupures en cliffhhanger putassier très bien amenées même pour quelqu'un qui a lu le manga, certaines semaines ont été un véritable calvaire d'attente...
Résumons, on a un putain de chef d'oeuvre aux lectures multiples et toutes géniales, une animation au top (avec une bonne adaptation des époques), de la musique en théorie dégueulasse mais finalement géniale et une adaptation censureless et juste dans toutes les scènes émotionnelles, le rythme et la mise en scène. Qu'est-ce que vous foutez encore à lire? GO GO GO!
