Early Days est la toute première itération de la saga Patlabor , jamais sortie en France et toujours pas traduite non plus ce qui fait d'elle la partie la moins connue de la série malgré ses qualités évidentes. Sortie en 1988 elle pose les bases de ce que seront plus tard la série TV mais surtout les excellents films de Mamoru Oshii. Les films justement reprennent dans leurs fils rouges une partie assez conséquente de ce qu’on voyait déjà dans les 7 OAV Early Days.


Ainsi pour le film 1 on retrouve la critique écologique déjà présente dans les premiers épisodes d’Early Days à travers l’organisation Beach House, critique qui se transformera en paranoïa métaphysico-écolo avec Hoba dans le premier film.
Pour le deuxième film ce sera les tentations totalitaires et le traitement de la relations mentor-élève qui seront reprises des épisodes et creusées plus en profondeur et enfin pour le dernier film la biologie.


A travers Early Days on est toujours dans ce monde réaliste très orienté post-cyberpunk ou les robots ne constituent en rien le centre du récit mais sont considérés comme des machines industrielles quelconques. Des machines d’un type nouveau et impressionnantes pour la population certes mais qui perdent très vite leurs statut de « stars » pour laisser les personnages et leurs quotidiens reprendre le dessus sur la narration. On aura même droit à une ou deux petites piques assez gentilles lancées aux animés de mecha qui pullulaient à l’époque et à leurs otakus.


Ces 7 épisodes s'enchainent sans temps morts bien qu’avares en scènes d’actions mais riches en suspens et tension. Ils possèdent tous quelques chose de très agréable malgré un character-design encore balbutiant et grossier mais contrebalancé par une magnifique photographie mise en valeur par une palette de couleur maitrisée à la perfection dans des décors totalement somptueux (une constante reprise aussi dans les films) rappelant par moment – osons le dire – des aquarelles impressionnistes.


L’autre grande force de Early Days est la totale liberté dont jouissent les auteurs pour la construction de leurs histoires épisodes par épisodes. Il sera toujours question d’enquêtes policières saupoudrées par moment d’une touche de SF dans une variété de tons et de thèmes dont l’expérimentation narrative est rendu possible par le format OAV. Ce qui donnera à peine quelques années après leur sortie les superbes films évoqués plus haut.


Une bonne série, courte mais intense, anarchique dans son récit bien que cohérente dans ses thèmes. Une très bonne porte d’entrée à la saga Patlabor autant qu’un complément efficace.

Saint-Just
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le 12 juil. 2015

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