Une petite série courte qui permet de se remettre à l'espagnol de la Movida sans se faire des nœuds dans la tête, avec une apparition finale d'Almodóvar lui-même à la toute fin, pour couronner le tout, ou l'histoire d'un gamin efféminé dans l'Espagne conservatrice et tranquillement homophobe de la fin de la dictature. Heureusement, il y a la structure temporelle un peu complexe, portée par plusieurs comédiens incarnant le personnage principal (le scénariste Bob Pop) à plusieurs âges différents, pour meubler un peu, parce que sinon, les scènes de sauna ou de bars gay éclairés au néon rouge n'auraient pas franchement suffi pour soutenir mon attention. Par contre, tout ce qui se passe dans la famille est bien plus intéressant que les sorties débridés du héros monté par miracle à la capitale. Notamment la personnalité sereinement abusive du père de famille, dont on ne voit jamais le visage. La petite sœur elle aussi a été soigneusement dégagée du cadre. Une pudeur étonnante dans un récit qui étale tant de détails ultra-personnels avec si peu de retenue. Ces choix scénaristiques sont quasiment plus intéressants que l'histoire en elle-même, qui serait cousue de fils blancs si le héros ne se découvrait pas
une terrible maladie
. Bon, six épisodes de moins d'une demi-heure plus tard, le bilan passe la moyenne quand même.