Voici une série très britannique, très formatée gentleman mais qui ébrèche largement un fair-play qu'on croyait disparu.
Des séries comme celle-ci laissent un arrière-goût dans la bouche, un arrière-goût de reviens-y teinté de surprise et d'interrogation.
Il est certain que l'usage abusif des interprétations du droit peut faire aboutir un procès à l'opposé du résultat recherché, surtout quand le personnage installé dans le box des accusés affiche une attitude aussi dégoulinante de rejet. Mais Tobby Kebbel est vraiment parfait dans ce rôle ambigu et hautement détestable.
Quant à cet avocat touché et meurtri dans ses chairs, interprété avec toute la naïveté nécessaire, par un David Tennant étonnant, qui se charge en haine viscérale lentement jusqu'à atteindre le point de non-retour, il affiche une posture crédible, presque rassurante, même si cette fin ne justifie pas à cette attitude. D'où les limites de ce droit qu'on voudrait objectif et juste mais qui ouvre des portes inattendues dans des situations improbables, dans lesquelles des illusionnistes brillants excellent pour mieux nous frustrer et nous berner. C'est savoureux, odieux, inadmissible mais tellement compréhensible.
On ressort de ces trois épisodes éreinté, un poil agacé, mais presque rassuré.
Le résultat est sauf, malgré une forme de justice à l'emporte-pièce, plus proche de la loi du Talion, mais où la morale en prend pour son grade... Après tout, en situation réelle, que ferait-on ?
Le scénario est bien structuré, les personnages sont bien interprétés, la réalisation suffisamment dynamique pour vous accrocher en permanence avec un suspense parfois pesant, tout en vous baladant entre des certitudes vite remises en question par des coups tordus imprévisibles.
Une mini-série à voir sans aucun doute.